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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

M’aimes-tu ?

Imprimer Par Caroline Pinet

 

On se sent toujours un peu honteux d’être si dépendant de l’amour des autres. L’humain, au tréfonds de lui-même, agit et s’interroge souvent à savoir si on l’aime ! L’enfant qui se fait gronder craint de ne plus être aimé par ses parents. Le parent, lui-même, frémit à l’idée qu’après tout « ce qu’il fait » pour ses enfants, ceux-ci ne l’aiment plus quand il doit les recadrer. Et, que dire dans le couple quand l’un semble indifférent, chez l’autre surgit le doute : « M’aimes-tu ? M’aimes-tu vraiment ? ».

Jésus lui-même a demandé à Pierre si ce dernier l’aimait. On peut interpréter de différentes façons cette insistante question (par trois fois tout de même) du Seigneur à son disciple. Il n’empêche que Jésus sonde le cœur de Pierre et lui demande de la clarté. Pierre, qui a renié le Christ, l’aime-t-il ? Peut-être la question est-elle posée davantage afin que Pierre sonde lui-même son cœur ? Il demeure que Jésus n’hésite pas à la poser car au fond cette question est fondamentale puisqu’elle nous ramène toujours à l’engagement. Jésus veut lui confier son troupeau.

Jésus nous confirme que l’amour lie et engage. Ainsi quand on demande à son conjoint s’il nous aime, c’est un peu comme si nous lui rappelions son engagement. Alors si tu m’aimes, comment peux-tu agir –ou ne pas agir- de la sorte ! Si tu m’aimes, alors « prouve-le » en quelque sorte ! Ou alors tu ne m’aimes pas. L’amour est un engagement. Peut-être est-ce pour cela qu’il fait si peur. Les jeunes de nos jours se marient beaucoup moins. Je suis toujours étonnée de constater que la profession du « je t’aime » chez eux peut se dire des années après un grand temps de vie commune. « De mon temps », on se disait rapidement « je t’aime ». On se mariait assez rapidement aussi. Peut-être les jeunes sont-ils plus conscients qu’un tel aveu implique un engagement qu’ils ont peur de ne pas tenir ? Car le taux de divorce rappelle qu’à la question « m’aimes-tu ? » la réponse peut-être « non » !

Le renard le rappelle au petit Prince: « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose… » L’amour engage. C’est pourquoi la question qui monte en notre cœur est légitime. Quand nous la posons, d’une manière ou d’une autre, nous rappelons à l’autre ce qui le lie à nous ! Laisse l’ordinateur et viens m’aider ! Je t’aime n’est pas un mot vide. Il est rempli de promesses d’aimer ! Ce qui demande confirmation par les gestes. Pais mes brebis…

Mais il serait trop simple de ne scruter que le cœur de l’autre. Il faut se poser la question à soi-même : « et moi, est-ce que je l’aime ? Et comment est-ce que je le lui montre ? ».

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