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Le rosaire dans la ville,

Responsable de la chronique : Marcel Dumont, o.p.
Le rosaire dans la ville

Le Sanctuaire de Notre-Dame du Cap, un lieu saint

Imprimer Par Francine Paquin

 

Le Sanctuaire de Notre-Dame du Cap est un lieu de pèlerinage situé dans la région de Trois-Rivières, majestueusement bordé par les eaux du fleuve Saint-Laurent. La beauté des jardins est propice au recueillement; au long des allées, nous pouvons contempler les mystères du rosaire et prier un chemin de croix. Les oblats de Marie immaculé sont aujourd’hui les gardiens du Sanctuaire.

Voyons un peu l’histoire des fondations de ce lieu privilégié. Ce qui sera appelé plus tard le petit sanctuaire est d’abord une paroisse. Au début, les Jésuites en prirent la charge, les Récollets les remplaceront en 1680. Par la suite, la paroisse demeura longtemps sans pasteur jusqu’à ce que le curé Désilets en devienne responsable en 1864. Plus tard, ce prêtre dédiera le petit sanctuaire à la Vierge Marie, ce qui sera le commencement du Sanctuaire de Notre-Dame du Cap.

Notre-Dame du Cap aussi appelée Notre-Dame du très saint rosaire est marquée par la confrérie du rosaire, reconnue officiellement le 11 mai 1694. La pierre angulaire du petit sanctuaire actuel a été posée en 1717 et l’église fut officiellement ouverte au culte en 1720. Quelques années plus tard, une annexe fut ajoutée au petit sanctuaire et une basilique fut construite en 1955. Dans la première partie du siècle dernier, la pratique religieuse était faible; un jour, monsieur le curé Désilets, passant par l’église pour y prier, entend un bruit insolite. Devant l’autel de la Vierge Marie, il voit un jeune porc mâchouiller un chapelet. «Les gens laissent tomber le chapelet et ce sont les cochons qui le ramassent.» se dit-t-il. Interpellé par ce fait, le bon curé décide de propager la prière du rosaire, ce qui aura bientôt un effet bénéfique. Les pèlerins deviennent plus nombreux et la construction d’une nouvelle église s’impose. Deux faits extraordinaires se produisent alors.

Le pont des chapelets : pour la construction d’une nouvelle église, il faut des pierres mais les gens sont pauvres et le sol du Cap est sablonneux, il ne contient pas de pierre. Des marguilliers préparent la pierre sur la rive sud avec l’intention de la transporter sur le fleuve l’hiver suivant. Mais l’hiver 1878-79 est doux, la glace ne prend pas sur le fleuve. Les paroissiens se tournent vers la Vierge Marie et tous les dimanches, ils récitent le chapelet pour obtenir un pont de glace sur le fleuve. Les gens persévèrent dans la prière et le curé Désilets promet à la Sainte Vierge de lui consacrer la petite église si l’on peut transporter la pierre pour la nouvelle construction. On croyait devoir détruire l’église (le petit sanctuaire actuel) pour obtenir plus de pierres; ce ne fut pas nécessaire, il demeure tel qu’il est aujourd’hui, la Vierge Marie avait des vues sur son Sanctuaire. Au soir du 16 mars, un passage se forme d’une rive à l’autre sur le fleuve. Des voitures tirées par des chevaux font le transport de la pierre; les gens l’appelleront désormais le pont des chapelets, ainsi il fut baptisé par les transporteurs de pierre.

Le «Prodige des yeux» Le 22 juin 1888, la même journée que le curé Désilets a dédié l’église à Notre-Dame du Rosaire, vers les sept heures du soir, trois hommes, le curé Désilets, le père Frédéric et Pierre Lacroix, un homme handicapé prient devant la table de communion. Écoutons le père Frédéric : «la statue de la Vierge, qui a les yeux entièrement baissés, avait les yeux grandement ouverts; le regard de la Vierge était fixe; elle regardait devant elle, droit à sa hauteur; l’illusion était difficile : son visage se trouvait en pleine lumière par suite du soleil qui luisait à travers une fenêtre et éclairait parfaitement tout le sanctuaire. Ses yeux étaient noirs, bien formés et en pleine harmonie avec l’ensemble du visage. Le regard de la Vierge était celui d’une personne vivante; il avait une expression de sévérité, mêlée de tristesse. Ce prodige a duré approximativement de cinq et dix minutes.» (1)

Parmi les faits marquants du Sanctuaire, la venue du saint pape Jean-Paul II, le 10 septembre 1984. Sous une pluie torrentielle, devant une foule immense, il célébra une messe en l’honneur de la Vierge Marie. Le couronnement de la statue de Notre-Dame du Cap et le congrès marial furent également des moments mémorables dans l’histoire du Sanctuaire. Le bon père Frédéric qui a été le premier directeur des pèlerinages est une figure déterminante pour la mission du Sanctuaire. Contenu des faits extraordinaires survenus à Cap-de-la-Madeleine, les pèlerins se font de plus en plus nombreux. Devant la tâche immense du ministère paroissial et de l’accueil des pèlerins, le père Frédéric fit appel aux Oblats de Marie immaculé, les premiers arrivèrent au Sanctuaire en 1902

Aujourd’hui, le Sanctuaire, fort et enrichi des expériences du passé continue sa mission auprès des pèlerins venus du Québec et d’ailleurs à travers le monde; petits et grands, jeunes et vieux, tous ont leur place. En toute saison, des événements et des activités se succèdent : aux fêtes de Noël par exemple, les jardins illuminés attirent de nombreux visiteurs. Mais c’est lors de la saison estivale que le Sanctuaire, en pleine effervescence donne sa pleine mesure : messes, célébrations avec onction pour les malades, temps d’adoration, activités familiales, concerts, présentations théâtrale à saveur évangélique offert par «cap jeunesse », un groupe de jeunes, dynamiques, etc. La pastorale du Sanctuaire se veut être à l’écoute des besoins des pèlerins, d’une population toujours plus diversifiée; elle se veut créative dans le respect des personnes, dans la lignée des valeurs chrétiennes.

Un temps fort au Sanctuaire est celui du festival de l’Assomption. Chaque année, un thème est choisi sur lequel des prédicateurs nous partagent leurs réflexions à l’intérieur d’une célébration eucharistique. Les soirs du festival se terminent par une procession aux flambeaux pendant laquelle une foule chante et prie tout au long du parcours. Le 15 août, la fête de l’Assomption de la Vierge Marie couronne le festival. De partout, des personnes viennent célébrer leur Mère du Ciel; les jardins fourmillent de gens, les cœurs sont à la fête. La journée s’achève par la procession aux flambeaux, elle se termine autour du lac sainte Marie parmi les chants et la prière; d’un radeau glissant sur l’eau brûle un grand feu de bois.

Chaque année, de nombreux bénévoles s’impliquent à de multiples tâches qu’ils accomplissent fidèlement; leur détermination à rendre service sont de précieux atouts pour le bon fonctionnement du Sanctuaire. Nous ne pouvons passer sous silence le dévouement inlassable des prêtres, toujours prêts à répondre aux besoins des pèlerins. Autres bienfaits : le site internet du Sanctuaire, par sa diversité et son apostolat offre un large éventail d’informations; il en est de même pour la revue de Notre-Dame du Cap dont les témoignages et les articles, à saveur marial, aident les lecteurs dans leur cheminement spirituel.

Le Sanctuaire de la Vierge Marie est ce lieu privilégié où les enfants de Dieu viennent rencontrer leur Mère du Ciel. Marie les accueille de sa tendresse maternelle, elle leur apporte réconfort et soutient, les apaise et les soigne, prodiguant les grâces et les bénédictions dont chacun a besoin pour poursuivre son chemin, à la rencontre de Jésus. Prions-la avec ferveur et confiance, sa prière est puissante sur le Coeur de Dieu, elle intercède pour nous auprès de son divin Fils, témoignons-lui notre reconnaissance pour sa présente aimante parmi nous. Prions aussi pour nos ancêtres qui ont peiné durement pour édifier le Sanctuaire de Marie, ils ont persévéré dans la foi et la prière malgré les difficultés rencontrées, soyons-leur reconnaissants pour les fruits de leur labeur dont nous profitons aujourd’hui.

Francine Paquin


  1. Extrait du livret : Brève histoire de Notre-Dame du Cap, par le père Hervé Aubin.

 

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