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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

Métro, boulot, dodo ?

Imprimer Par Caroline Pinet

 

Récemment, je regardais la puissance des vagues de l’Océan et devant ce spectacle de force de la nature j’eus un sentiment de petitesse concernant ma condition humaine. Que suis-je devant ces forces qui pourraient m’avaler ? Je regardai le sable et me sentis comme l’un de ces grains si insignifiants, sur ce caillou rocheux face à l’univers. Quel est donc le sens de la vie ?
Tant de gens perdent pied devant le vide de leur vie : métro, boulot, dodo. Tout semble si insensé : travailler pour gagner de l’argent afin de vivre et vivre en boucle cette séquence puisque la nécessité de l’argent se présente dès que nous avons comblé nos besoins. Le cercle recommence ainsi jour après jour. Nous pouvons rapidement verser dans le pessimisme du percutant court métrage d’animation Rats Run de Steve Cutts.

Pourtant, nous pouvons aussi résister au sentiment de vide et imprimer dans ce cercle un regard nouveau, celui de l’amour. Quand j’aime, tout le décor se voit transformé. Tout prend sens en lui! Quand nous nous levons non reposés le matin, nous savons que nous le faisons pour ceux que nous aimons. Que ce soit pour aller gagner le pain à manger ou pour faire vivre un foyer aimant nous travaillons avec amour. De même, nous croisons des gens au long du jour, inconnus ou non, à aimer, ne serait-ce que par un simple sourire. Nous pouvons transformer ce monde en l’imprégnant de cette essence de Dieu. Le sourire à la vieille dame assise à côté de moi, le caissier qui me rend la monnaie, le passant qui m’indique la route, le pauvre qui mendie et dont on ne détournera plus le regard.

Nous avons en l’amour une force puissante qui rivalise avec celle des eaux de l’Océan. Cet amour enveloppe le quotidien telle une vague. Il donne un sens à notre vie. A l’évocation de « métro », nous revoyons les passagers qui sont en cavalcade dans nos vies et qui partagent la même condition ; à « boulot », nous avons en tête nos êtres aimés pour qui nous gagnons ce pain; à « dodo » nous nous faisons une fête de nous retrouver tous réunis sous le même toit dès le retour à la maison. Cette demeure qui fait plus que nous abriter du froid : elle permet de partager l’amour qui nous unis par le biais des fous rire, des paroles échangées et des repas pris ensemble.
Mon mari, pour qui « boulot » rime parfois avec pénibilité, a transcendé son travail en y ajoutant deux heures supplémentaires le mois dernier. Il l’a fait en pensant à moi avec en tête la surprise qu’il voulait m’offrir avec ce deux heures de surplus qu’il s’infligeait. Ce cadeau, je l’ai chéri plus que tout, non pour sa valeur matérielle mais pour le mot d’amour qu’il contenait en filigrane : « je t’aime ». Un « je t’aime » tonitruant qui ne s’entend ni ne se voit. Il se ressent.

Nos vies prennent sens quand nous connaissons la destination du trajet. Dans quel wagon monterons-nous au prochain « métro » de notre vie quotidienne ?

 

Nous deux

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