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Dieu en famille,

Responsable de la chronique : Raphaël Pinet
Dieu en famille

Théologie de la bouillotte

Imprimer Par Raphaël Pinet

 

Le chauffage de la maison ne fonctionne pas et la température extérieure descend inexorablement. Certes, la Bourgogne n’a pas le climat du Canada mais le Val de Saône est au moins aussi humide que les bords du Saint-Laurent et la région n’a pas son pareil pour dissimuler sous un brouillard épais les rangées alignées de vignes vendangées. Et dire qu’il faut tant d’eau pour produire autant de vin !

En attendant, le mercure descend du côté de Mercurey et toute la famille commence à grelotter. Le froid lancinant est l’un des inconforts qui sollicite efficacement le mental. Rien de tel qu’une chaudière éteinte plusieurs jours pour voir apparaître les égoïsmes de tout un chacun. On se replie dans ses couvertures, on se fige dans son fauteuil comme si la température figeait le sang autant que la joie de vivre.

Et pourtant, là rien de tel. Chacun a pris son mal en patience, emmitouflés mais patients. Les bouillottes ont circulé, régulièrement réchauffées. Il a bien fallu çà et là faire preuve de sollicitude pour avoir le geste qui réchauffe mais le simple fait d’y penser a arrondi les angles.

Chauffer une bouillotte pour la donner à un proche qui a froid a le don de réchauffer le cœur de celui qui donne. C’est une évidence, bien sûr, mais c’est concret. Dans le quotidien d’une famille, chaque geste, chaque attention à l’autre compte. Il peut s’instaurer un climat de coopération et de patience qui ne rend pas la maison plus chaude mais clairement plus chaleureuse.

Après la théologie de la libération et la théologie du Dieu absent, pourquoi pas la théologie de la bouillotte ?! La petite Thérèse de Lisieux ne la démentirait pas, elle qui nous a montré que le plus grand amour se fait dans les petits gestes du quotidien. Comme quoi le vieil adage Mains froides, cœur chaud peut être, dans les prochaines semaines, le véhicule d’une spiritualité du petit geste qui nous rapproche modestement de notre vocation de sainteté.

 

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