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Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Éditorial

L’insupportable catastrophe en Syrie

Imprimer Par Jacques Marcotte et Anne Saulnier

 

L’émission Enquête de Radio-Canada apportait tout récemment sa contribution pour alerter l’opinion publique canadienne sur la situation extrême qui a cours en Syrie depuis plusieurs années. Il y a dans ce pays une situation d’oppression qui perdure. Tout le monde le sait et pourtant les massacres clandestins programmés au quotidien se poursuivent. Comment cela peut-il se faire et quel est réellement l’implication et le rôle du président Bachar el-Assad dans ces massacres ?

Il existe présentement un organisme privé apolitique dirigé par un Canadien dont le but est de recueillir les preuves des exactions systématiques et terrifiantes qui sont exercées en Syrie à l’endroit notamment des prisonniers politiques du régime de Bachar el-Assad. Il s’agit de la Commission for International Justice and Accountability. L’organisme accumule depuis des années des données et des manifestations pouvant être apportées en soutien à la preuve que des abus intolérables sont pratiqués sur les prisonniers, en pleine violation des droits humains les plus élémentaires, avec l’appui du chef de l’état. Les documents écrits constituent en ce sens la meilleure des preuves puisqu’ils ne peuvent mentir et qu’ils continuent d’exister même une fois survenue la mort ou la disparition des témoins.

Il est absolument certain que nous disposons présentement d’une masse impressionnante de pièces à conviction (documents officiels, photos, témoignages) qui sont autant de preuves pouvant justifier la tenue d’un procès à la Cour internationale pour le respect des droits de la personne. Des avocats sont prêts à intervenir. Ils ont tout ce qu’il faut pour procéder.

Or nous constatons que toutes les démarches pouvant aboutir à la tenue d’un tel procès contre les hommes de Bachar el-Assad sont constamment bloquées par le droit de véto de la Chine et de la Russie. Tous les autres pays ont donné leur accord à la tenue de ce procès. Seuls, nos amis, les présidents Poutine et Xi Jinping s’y objectent constamment.
Nous sommes indignés devant une telle situation, un pareil blocage. Il y a là un déni insupportable. On peut se demander pourquoi ce blocage, pourquoi l’exercice du droit de véto en pareille matière est-il toléré, voire possible? Comment nos chefs d’états occidentaux peuvent-ils encore se taire et ne pas agir? Y a-t-il réellement chez eux une volonté politique et humanitaire d’agir pour que cesse le conflit en Syrie et que les coupables soient rapidement produits en justice.

Bien sûr que des organismes sociaux, tel Médecins sans frontières, la Croix Rouge internationale, Amnistie internationale, etc., font entendre leur voix. Mais nos dirigeants restent silencieux. De quoi ont-ils peurs? Savent-ils qu’ils se montrent complices des bourreaux par la tolérance et la trop grande patience dont ils font preuve. C’est à se demander si nos dirigeants et nos sociétés internationales de production d’armes et de matériel militaire et autres, n’y font pas leur profit.

Nous aurons à répondre devant l’histoire de cette complicité tacite, de notre trop grande passivité devant tant de cruauté, devant un conflit qui jamais n’a de cesse depuis le printemps 2011. Et pensons à tous ces passeurs de la vérité qui, au mépris de leur vie, continuent de faire en sorte qu’un jour justice soit faite.

En collaboration,
Jacques Marcotte, OP et Anne Saulnier.

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