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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le Dimanche des Rameaux

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Ô Croix, Victoire éclatante!

COMMENTAIRE

Il y a un contraste frappant entre ce que nous avons vécu en début de célébration ce matin et ce qui est venu par la suite, à mesure que nous avons entendu les lectures. C’était d’abord l’entrée triomphale, joyeuse de Jésus à Jérusalem. Tout le monde n’en avait que pour la louange et l’acclamation. Hosanna! Hosanna! proclamaient les foules. Or il n’a pas fallu long temps pour que nous soyons plongés dans une grande tristesse, dans la mémoire d’une grande douleur, d’une souffrance extrême : c’était la passion et la mort en croix de Jésus, le Fils de Dieu.  Nous sommes passés subitement de la fête à la considération d’une grande misère, et nous avons éprouvé des sentiments de compassion et bientôt de deuil à l’endroit de notre Seigneur, lui-même aux prises avec tellement d’adversité.

Ce contraste reflète bien qui nous sommes et ce que nous vivons au plan individuel ou collectif. Nous sommes des êtres et des sociétés capables du meilleur et du pire, nous sommes faits pour la joie, le bonheur et la fête, mais nous sommes aussi menacés par la souffrance, la douleur et le péché.  Nous sommes des êtres tellement fragiles.  Nous sommes faits pour aimer et être aimés et pour vivre en communion fraternelle, mais souvent nous sommes victimes de nos vices, de notre cruauté, de nos jalousies, de notre orgueil.

Pas besoin de dire que ce contraste se retrouve à petite échelle dans notre vécu personnel et intime, tout comme dans nos familles, dans les petites sociétés où nous évoluons chaque jour. Par ailleurs, à plus grande échelle, nous savons les situations catastrophiques et désespérantes dans lesquelles se trouvent des millions de gens : dans les pays en guerre, où des populations sont pris en otage, entassées parfois dans des camps de réfugiés, tourmentées par une extrême pauvreté, le manque de nourriture, de vêtement, de ressources indispensables pour une vie saine et décente. À grande échelle nous retrouvons nos injustices, notre malheur, nos souffrances.

Nous vivons aujourd’hui cette même situation où le mal fait tellement de ravages dans nos vies, dans celles des autres, dans celles de millions d’êtres humains.

C’est pourquoi ce qui s’est passé dans le Christ au moment de sa passion et de sa mort nous intéresse autant. Car, nous le savons, tout a changé désormais pour l’homme et la femme de toujours. Ce n’est plus pareil. Alors même qu’il était traîné sur nos chemins de tortures et de persécutions, alors qu’il était cloué sur la croix et mis au tombeau, le Christ nous a ouvert une issue de délivrance, un avenir d’espérance.  Désormais le mal et le péché n’auront plus le dernier mot. La mort et la haine sont vaincues définitivement au matin de Pâques. Le Christ, le Fils de Dieu, notre Sauveur a pris sur lui notre misère et notre péché, et il a fait de cette miséricorde un lieu de passage vers la vie. C’est là le plus grand mystère de notre foi. Qu’une espérance nous soit donnée dans le Christ, celle de la vie pour toujours par delà nos péchés, nos maux et nos peines, nos deuils et la mort elle-même.

Entrons volontiers par la foi dans cette Semaine sainte pour revivre ce mystère avec gratitude et joie profonde, dans la compassion universelle et le grand désir de salut pour tous, car notre Seigneur encore et toujours nous fait don de sa vie, de son amour, pour un bonheur éternel.  Sachons que désormais plus rien n’empêche que le plus grand pécheur puisse devenir dans la grâce du Christ capable du plus grand amour.

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