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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

Quand on n’a que l’amour

Imprimer Par Caroline Pinet

Mon fils, jeune étudiant à l’université, vit de manière frugale comme bien des étudiants de son âge. Pourtant, il arrive à profiter de sa vie étudiante et à s’amuser comme les jeunes de son âge en mutualisant l’entraide avec ses amis. Il m’expliquait qu’il lui semblait normal d’aider un camarade qui n’en a pas les moyens lors d’une sortie afin qu’il puisse venir au snack avec le groupe. Le groupe mobilise alors ses maigres ressources ce jour-là afin que le « moins fortuné » du jour puisse participer. En agissant ainsi, chacun est confiant qu’une autre fois, il pourrait très bien être celui qui aura besoin de la solidarité du groupe. On ne tient pas de comptes d’apothicaire, on se base sur la confiance.

Cela rappelle les premières communautés chrétiennes et la mise en commun selon les besoins de chacun « Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun » (Ac. 2, 42-47).

La vie conjugale chrétienne se veut elle-même à l’image des premiers chrétiens qui mettaient tout en commun. La vie commune suppose une mutualisation des possessions de chacun afin de s’assurer que chacun reçoive en partage la richesse commune, même si celle-ci n’est pas grosse.

Je me souviens de cette femme que j’avais croisée dans le bus alors que j’étais encore célibataire. Je me rendais travailler pour un emploi étudiant durant la fin de semaine. Elle discutait avec le chauffeur qu’elle connaissait visiblement. Il lui demandait pourquoi elle n’était pas avec son mari en ce samedi. Elle expliqua que son mari avait un salaire beaucoup plus important que le sien. Chacun payait les dépenses communes à cinquante pourcent. Ainsi, la jeune femme qui avait un salaire moindre n’avait plus grand-chose à la fin pour ses loisirs. Son mari était parti en voiture pour voir un spectacle sans elle, car elle ne pouvait pas se payer la place. Elle se rendait donc en visite chez sa sœur.

La vie à laquelle Dieu nous appelle en est une d’amour. Or, on le sait bien « en amour, on ne compte pas » ! L’amour circule et emmêle la vie dans son sillage ! Les comptes d’apothicaire nous amènent à mesurer, à calculer et risquent de nous enfermer dans une recherche de fausse justice humaine : j’apporte à notre vie telle somme et j’ai bien le droit de m’offrir ceci ou cela. L’amour conjugal ne se résume pas à payer sa part mais plutôt à partager ce que l’on a. L’amour présuppose un souci de l’autre et une réelle recherche à veiller au bonheur de l’autre. Quand chaque « membre » du couple se préoccupe de l’autre, une confiance peut s’installer : l’assurance que le bonheur de chacun sera comblé ensemble. Jacques Brel le chantait : « Quand on n’a que l’amour…Alors, sans avoir rien que la force d’aimer nous aurons dans nos mains ma mie, le monde entier. »

Voir la vidéo de Jacques Brel qui chante « Quand on n’a que l’amour. »

 

 

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