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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

La contemplation de la crèche

Imprimer Par Caroline Pinet

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La période de l’Avent en est toujours une de promesse. A chaque année, nous nous remettons à rêver devant la crèche en espérant changer nos cœurs, en nous promettant de mettre cet enfant Dieu au centre de nos vies, en désirant contribuer à la paix plus qu’aux disputes.

Les jours qui conduisent jusqu’à Noël sont les plus courts de l’année. Les nuits sont les plus longues et nous éprouvons le besoin de les éclairer et de célébrer. C’est un temps de générosité. On peut déplorer que cette générosité ne soit pas sur toute l’année ; on peut regretter la poussée consumériste qui nous envahit et nous fait canaliser toute cette générosité retrouvée en achat presque compulsif !

Pourtant, il y a souvent de l’amour dans ce désir de plaire matériellement !

Devons-nous cesser d’acheter et nous mettre en dehors de tout ce festival d’achats ? La mesure en toute chose semble convenir. Dans notre culture, il est difficile de passer outre les cadeaux de Noël. Mais nous pouvons profiter de l’Avent pour nous interroger et contempler la crèche. Qu’a réellement besoin mon enfant et qui le comblera ? Comment puis-je mieux aimer mon époux ?

A ces questions, nous savons bien qu’aucun objet ne peut rivaliser avec l’amour que nous pouvons donner et qui peut se matérialiser par du temps à passer ensemble, par de l’écoute, par une reconnaissance de l’autre. La contemplation de la crèche répond à cette question : comment mieux aimer les autres ?

Prier devant la crèche nous permet de voir Joseph et Marie en route ensemble pour Bethléem malgré les difficultés de la vie. Joseph incarne l’entraide conjugale en marchant devant l’âne et en laissant celui-ci porter Marie qui ne pourrait se déplacer aussi loin en fin de grossesse. Joseph accepte les limites de Marie. Il y pallie. La crèche, c’est aussi Marie qui ne perd pas courage et qui accouche loin de chez elle… C’est également l’accueil de ce petit Jésus qu’on n’attendait pas et qui est là !

La Sainte famille aurait pu se reposer dans l’étable et refaire ses forces avant le retour. Mais le couple s’ouvre sur le monde : les bergers et les moutons défilent. Même des mages viennent se prosterner devant l’Enfant ! Et comme si les jeunes mariés n’en avaient pas assez sur les bras, voilà qu’Hérode en veut à cet enfant Dieu. Le couple devra fuir et protéger son enfant.

La tradition provençale, bien que folklorique, offre une crèche et des santons qui nous amènent soudain à nous retrouver dans la scène avec nos faiblesses, nos manquements et nos malheurs. Elle nous met en route avec le couple Joseph et Marie. Nous nous présentons comme le meunier, le « boumian », le gendarme, l’Arlésienne, le berger dont le chien est mort. Chacun s’en trouve transformé.

La méditation quotidienne devant la crèche ressemble à ces calendriers d’enfant où l’on ouvre une petite porte et où l’on y découvre un chocolat. Nous sommes réjouis par la fraîcheur de cet amour conjugal, familial qu’il fait si bon contempler. Nous retrouvons l’essentiel, la simplicité, la générosité et la joie de l’amour fragile qui ressemble tant à notre humanité.

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