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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 6e dimanche de Pâques (C)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

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Ultimes consignes !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,23-29.
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

COMMENTAIRE

L’Évangile de ce dimanche nous rapporte les mots du dernier adieu de Jésus.  Les propos fusent en désordre; les thèmes se chevauchent pour ensuite se répéter comme pour marquer une insistance. C’est que le temps presse. Jésus a tellement à dire. Il ne veut rien oublier. Il va bientôt être enlevé à ses disciples. Ceux-ci doivent  savoir ce qui va maintenant arriver. Savoir quoi faire, à quoi s’attendre pour la suite. Jésus doit tout leur dire parce qu’ils ne savent pas bien ce qui leur arrive, et ils ont peur.

La Fête des mères qui approche nous suggère une belle comparaison. La situation de Jésus est comme celle d’une maman qui va devoir s’absenter et que le papa n’est pas là. Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’une maman se résigne à confier son enfant à une gardienne. Elle multiplie alors les recommandations. Elle s’inquiète, et l’enfant aussi, à la pensée que maman ne sera plus là avec lui.  C’est un arrachement pour la mère et de l’insécurité pour l’enfant. Ce qu’elle lui dit alors est marqué de l’urgence où elle se trouve. Il lui faut rassurer, réconforter. On pourrait croire qu’elle ne s’en va pas vraiment, tellement elle prévoit tout, elle anticipe tout. L’enfant gardera ainsi avec lui la preuve de l’amour, de la sollicitude de sa mère. Elle lui sera présente par ses conseils, ses encouragements, sa prévoyance, sa confiance aussi et tout son amour.

Ainsi en est-il dans les propos de Jésus. Il parle à ses disciples comme on parle à son enfant. Il leur demande de garder sa parole, cette parole qui ne vient pas de lui, qui est la parole du Père lui-même.  Une parole d’amour.  Qui éveille l’amour dans leur cœur. Il est lui-même cette parole du Père.  Cette parole nous dit qu’il faut nous aimer les uns les autres, comme nous sommes aimés par lui; qu’être bons les uns pour les autres, ce sera garder la Parole de Dieu vivante, agissante dans nos cœurs.

Quand une maman s’absente, elle sait que son enfant risque de vite oublier ses recommandations. Elle aura beau avoir pensé à tout, avoir vu à tout, cela ne suffit pas. Il faut qu’elle trouve le moyen de le faire se souvenir de ce qu’elle lui aura dit, pour qu’il s’en rappelle à mesure.  Pour cela elle compte sur la gardienne en qui elle a confiance. Jésus, lui, compte sur l’Esprit, le « défenseur » (comme il le nomme), qui nous rappellera tout ce dont il faudra nous souvenir de ce qu’il nous a dit.

Enfin, Jésus enveloppe ses disciples d’une grande paix, il les consacre dans sa propre paix. Comme une maman peut seule le faire, elle qui prend la peine de border son enfant avant la nuit, pour qu’il soit tout enveloppé de tendresse, d’amour, et qu’il dorme d’un sommeil tranquille. Jésus fait de même pour nous. Il nous enveloppe de son amour.  Il nous borde de sa tendresse. Il éloigne de nous les fantômes de la peur.

Dès lors pourquoi ou de quoi aurions-nous peur ?  Qu’est-ce qui pourrait nous bouleverser? Le Défenseur promis ne veille-t-il pas sur nous ? Comment pourrions-nous être tristes? Jésus, comme une bonne maman, porte en lui le secret de la joie. Il nous annonce le monde nouveau qui vient et qui a couleur de résurrection. Il nous confie la joie et la paix de l’espérance, dans l’attente du grand bonheur de son retour et de l’avènement plénier du Royaume. Puisse le Ressuscité nous réjouir ainsi toujours de sa mystérieuse présence et illuminer nos vies de sa radieuse lumière!

 

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