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Billet hebdomadaire,

Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
Billet hebdomadaire

«C’est vous qui en êtes les témoins»

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

27 avril 2016

C’était le soir du premier jour de la semaine. Les Onze sont réunis à Jérusalem autour des disciples qui rentrent d’Emmaüs. Tout abasourdis par leur rencontre sur la route,  ces derniers voient leur récit interrompu par le Seigneur qui se tient au milieu du groupe.

Les nord-américains que nous sommes aimeront le récit de Luc (24, 34-49). Les faits précis et bien concrets satisferont nos mentalités scientifiques. Luc ne décrit pas un esprit éthéré. Il présente un homme en chair et en os qui se laisse regarder et toucher. «Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair et d’os, et vous constatez que j’en ai.» (Luc 24, 39) Et le Seigneur se donne même la peine de manger un morceau de poisson.

De plus, nous apprenons que l’événement si nouveau qu’il soit a été porté par tout l’héritage biblique. Les Écritures l’annonçaient. D’un siècle à l’autre, des générations l’ont chanté et transmis. Elles ont tenu le flambeau de cette espérance.

Pourtant, malgré la présence du ressuscité en chair et en os, malgré le témoignage des Écritures, malgré autant d’évidence, il reste des hésitations. Luc dit : «Ils n’osaient pas encore y croire» (24, 41) Et l’évangéliste essaie d’excuser les disciples en disant que cela dépend de leur joie.  Comme si la joie pouvait nuire à la foi!

En fait, l’adhésion au mystère pascal ne relève pas de l’évidence, ni de la preuve scientifique. Une étape préalable reste nécessaire. Un acte de foi doit précéder tout le reste. Et cette démarche, si elle nous revient, n’en demeure pas moins l’initiative de Dieu. Le royaume ne se prend pas d’assaut. Même si la foi pour l’accueillir est un don. «Alors, il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures.» (24, 45)

Tout est grâce. Et il est bon qu’il en soit ainsi. Le témoin, dans sa pauvreté, s’efface derrière le mystère qu’il proclame. L’événement garde toute la place : les souffrances du messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem» (24, 46-47).

Nous annonçons donc la résurrection du crucifié. Nous proclamons le pardon de Dieu. Dans le Seigneur, nous reconnaissons toute l’humanité promise à un même bonheur, chaque personne ressuscitée dans son propre corps. Job avait raison de crier dans sa détresse : «De ma chair, je verrai Dieu. Celui que je verrai sera pour moi, celui que mes yeux regarderont ne sera pas un étranger» (Job 19, 26-27)

Depuis notre baptême, le ressuscité se tient au milieu de nous et nous fait les témoins d’une invincible joie. Notre témoignage veut éveiller nos contemporains à un événement qui marque le monde pour toujours.

 

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