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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 5e dimanche du temps ordinaire. Année B

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Les personnes d’abord

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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,29-39. 
En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

COMMENTAIRE

Il semble que dans plusieurs communautés chrétiennes présentement on se préoccupe de recyclage des bâtiments communautaires, église, salle paroissiale, presbytère. On oublie que la priorité devrait aller à la communauté chrétienne elle-même. C’est plus facile de parler des bâtiments que de parler de la vie d’une communauté et des moyens à prendre pour qu’elle devienne plus vivante, plus attirante, plus missionnaire.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, nous trouvons peu de discours. Il y a surtout de l’action. Des gestes significatifs sont posés par Jésus, qui nous instruisent sur le mystère du Christ et sur le mystère de l’Église. Ils sont des points de repère pour notre expérience en  paroisse encore aujourd’hui.

Vous avez remarqué que les disciples sont là avec Jésus. Ils sont en formation. Ils apprennent en voyant agir leur maître, en le suivant, en faisant comme lui. Nous apprenons nous aussi, en même temps, à vivre en disciples du Christ, pour marcher mieux sur ses traces et réaliser avec lui son projet. Voyons rapidement les orientations que Jésus donne à son action en ce tout début de son ministère en Galilée :

D’abord il va dans la maison de Simon et André. Vite, il prend soin de la belle-mère de Simon. Que se passe-t-il ensuite. On mange. On fraternise. Jésus se retrouve dans l’intimité d’une famille. Ce détail souligne l’importance de notre chez nous, de notre maison. Lieu de repos, de convivialité, milieu de vie. Un lieu essentiel de l’Église, la cellule où Jésus lui-même s’invite et se rend présent.

Puis c’est l’affluence des gens auprès de Jésus. Jusque tard dans la nuit, il porte attention aux malades, aux éprouvés de la vie. Son accueil leur fait du bien. Il les libère de tout esprit mauvais. Son action transforme le milieu. Un travail jamais achevé, un chantier toujours ouvert sur les malheurs du monde et sur ses rêves. Les gestes de Jésus nous rappellent notre responsabilité sociale. Les chrétiens ne s’évadent pas du monde. Ils s’y engagent – avec cœur et intelligence – pour un mieux être, un mieux vivre de chacun et de toute la société.

Et au petit matin, avant l’aube, Jésus s’échappe, il va à l’écart. Pour un temps de prière. En tout premier lieu, seul avec son Père. Pour la louange. Pour l’intercession. C’est là qu’il nous donne rendez-vous pour le trouver. C’est là qu’il faut nous trouver nous aussi. Faisant priorité de la prière, de la célébration, de l’adoration, de l’eucharistie.

Enfin, et c’est le 4e pôle, comme un nouveau point de départ : Jésus nous presse d’aller ailleurs proclamer la bonne nouvelle. Il insiste. Il nous entraîne avec lui pour une œuvre de lumière, d’intelligence de la foi et de sens, à l’infini de la mission qui est toujours à reprendre.

J’aime voir en tout cela les traits de notre identité chrétienne, la séquence de ce qui doit occuper une communauté de disciples du Christ. Pour faire tout ça nous avons besoin de locaux et d’espace et de temps. Nous avons tellement de choses à faire ensemble. Des rencontres doivent être offertes à tous les paroissiens et paroissiennes de telle paroisse. Où ils se parleront de plans et de projet visant non pas à recycler les bâtiments d’église, mais à se recycler eux-mêmes comme Église du Christ dans le monde de ce temps..

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