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Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
Billet hebdomadaire

De l’autre bord

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

tombeau-resurrectionIl y a plusieurs années,  j’étais allé passer quelques jours à la maison paternelle. C’était à la fin de mes études en théologie. Ma grand-mère me posa une question radicale : «Tu vas me dire ce qu’il y a de l’autre bord. Tu as fait des grandes études. Tu as lu de gros livres. Tu vas me dire ce qui se passe quand on est mort.» Une belle question, une grosse question, une question à cent dollars! Une question que nous nous posons tous un jour ou l’autre. Une question inquiétante quand la mort nous frôle.

À grand-maman, j’ai répondu : «Je ne sais pas ce qu’il y a de l’autre bord. Et mes gros livres, si savants qu’ils soient, ne le savent pas non plus. Personne n’est venu nous dire de quoi est faite l’éternité. Lazare que Jésus a ramené de la mort n’a rien dit sur le sujet.

Le Fils de Dieu lui-même ne donne pas de définition de la vie après la mort. Il ne décrit pas comment vivent les morts. La question est sans doute importante même s’il n’existe pas de réponse. Cependant, l’essentiel est ailleurs.

L’essentiel, c’est la foi : croire en Jésus, lui faire confiance, accueillir sa parole. Sans preuve, sans garantie, recevoir le Christ qui déclare : «Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.»

Jésus ne demande rien d’autre qu’un acte de confiance. À Marthe qui pleure la disparition de son frère il demande : «Crois-tu cela?» La réponse à donner n’est pas facile. À preuve, le comportement des disciples devant Jésus qu’on appelle auprès de Lazare. Ils vivent avec Jésus depuis plusieurs mois, plusieurs années. Et pourtant, ils sont encore empêtrés dans leurs inquiétudes. «Tu ne vas pas retourner là-bas. Il n’y a pas si longtemps, les Juifs ont essayé de te lapider. Si tu y retournes, tu vas te faire tuer.» Et Thomas d’ajouter : «Allons-y et mourons avec lui.»

Il est difficile de croire. Un jour, nous avons reçu le baptême. Mais c’est bien progressivement que nous devenons des baptisés. Comme disait Tertullien : «On ne naît pas chrétien, on le devient.» Tout au long de la vie, nous entrons dans la foi. Certains jours, la foi grandit avec de grands élans, de bonnes enjambées, mais d’autres jours avec des replis, des découragements, des abandons.

Pour soutenir la foi de Marie et de Marthe, celle des disciples, pour réveiller les Juifs, Jésus fait un signe : il ressuscite Lazare. Dans un geste étonnant, il dit : «Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.»

Pour nous comme pour les disciples et pour les Juifs, la foi est une tâche ardue. Mais l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Jésus Christ habite en nous. Il vient croire en nous pour ainsi dire. Il nous entraîne dans la foi. À cause de Jésus Christ, nous vivons dans l’Esprit. Et l’Esprit, en nous, suscite des signes qui viennent soutenir notre foi. L’Esprit ouvre des tombeaux, il ressuscite des morts… Dans nos longs hivers, il sème des printemps… De notre bord, il laisse soupçonner l’autre bord.

 

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