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Nous deux

Splendeur de l’Amour

Imprimer Par Caroline Pinet

Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. J’aurai beau posséder toute la terre, et avoir toutes les qualités du monde (beauté, intelligence) si je n’ai pas l’amour, vraiment, je ne suis rien. Et cet Amour ne peut venir que de Dieu puisqu’il est gratuit, que le pauvre peut le posséder et le puissant en être totalement dépourvu. Car l’Amour ne s’achète pas. Il est une grâce, mais aussi une volonté intérieure de se tourner vers les autres. L’Amour demande un effort, celui de se détourner de soi et de regarder l’autre. Car l’Amour est aussi question de regard. Il en est de même au sein du couple. Que de souffrances quand l’Amour y est absent.

Lynette parle souvent de son mari. « C’est mon quatrième enfant. Il est même pire que mes trois ! Il laisse plus traîner ses choses qu’eux ! Et l’autre jour, quand je lui demandais de me trouver les clefs, une chance que ma fille était avec lui, car c’est elle qui les a trouvées ! Lui, il chercherait encore. » Bien sûr, c’est de l’humour, mais que de reproches dans ces paroles ! Et quel regard qui rabaisse. Quand on trouve que l’autre est un incapable, même dit avec humour, on donne un coup de griffe dans le regard d’amour que l’on porte à l’autre.

Il arrive que les maris soient les champions pour ne pas retrouver un éléphant bien en évidence dans un frigo ! Une amie à moi appelle ça « le gène qui manque aux maris » pour trouver ce qu’on leur demande. Mais les femmes sont aussi spécialistes dans d’autres domaines, notamment pour prendre leur temps à papoter avec les autres après la messe alors que toute la maisonnée, assise dans l’auto, crie famine à l’approche de midi. Ce sont évidemment des exemples stéréotypés ! Mais qui servent à illustrer que l’amour nous demande de porter un regard lumineux sur l’autre en tout temps et spécialement quand l’autre nous exaspère ! Il est sage alors de se rappeler cette parole de Jésus « tu vois la paille dans l’œil de ton voisin mais pas la poutre qui est dans le tien. »

Pour développer un regard plein d’amour, il existe un moyen bien simple : la bénédiction au sens premier du terme. Car bénir signifie « dire du bien de ». Bénissons nos époux en tout temps, et cela commence quand notre moitié est absente et que nous sommes en groupe. Pour Marie, il s’agit même d’une question de fidélité. Quand elle se rassemble avec ses amies jamais elle ne se permet de dire une parole qui rabaisserait son mari : « J’aurais l’impression de faire alliance avec les autres alors que c’est avec lui que je me suis engagée pour la vie. Et d’une certaine manière ce serait une petite trahison. Dire du mal, c’est faire du mal, et il en est hors de question avec celui que j’aime. »

Il est tentant de se vider le cœur entre amis, surtout quand parfois la conversation s’y prête. Et notre petite phrase dite avec esprit aurait sûrement son petit succès. Mais voulons-nous vraiment faire de notre amour le dindon de la farce ? Si nous avons besoin d’adresser un reproche parlons-en directement au principal intéressé. Si rien ne change, tournons-nous vers un conseil avisé d’une personne en mesure de nous éclairer. Résistons à répandre en vain notre venin car il empoisonnera notre couple ! Si nous voulons participer à la conversation il vaut mieux rester dans des généralités qui n’affecteront pas l’image de notre couple. Et ce n’est pas pour jeter de la poudre aux yeux des autres. Il s’agit de garder toujours un regard d’amour et cela demande un effort de contrôle de soi dans ses pensées et ses paroles.

Quand nous portons un regard d’amour en tout temps sur l’autre, il est bien probable qu’il puisse parfois enjoliver les choses. Rien d’inquiétant là-dedans, la réalité quotidienne nous rattrapera rapidement ! Il est bien que l’amour connaisse aussi la splendeur. Quand on aime, notre regard se transforme et se magnifie. Ma petite de quatre ans me disait un jour, admirative, alors que je répondais à sa question très simple : « Mais Maman, tu sais tout ! » Ce regard peut mener loin, car une autre fois à table, alors qu’on parlait politique, elle nous demanda qui était ce François Hollande. Quand une de ses sœurs lui dit que c’était le chef de la France, elle s’étonne : « Ah bon ? Je croyais que c’était Maman ! »

L’amour magnifie le regard de celui qui le porte mais aussi le cœur de celui qui le reçoit.

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