Spiritualité 2000 met à votre disposition 22 années d’archives, soit près de cinq mille articles. Un grand merci à tous nos artisans qui ont su rendre possible cette aventure ayant rejoint des millions d’internautes.

Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

Saint Jean Baptiste. Année B.

Imprimer Par François-Dominique Charles

 Devenons des sentiers de lumière qui mènent au Christ

Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.

 

Mais sa mère déclara : « Non, il s’appellera Jean. »On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.

Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Et tout le monde en fut étonné. A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui. L’enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.

Commentaire

Dans les évangiles, Jean-Baptiste apparaît comme le dernier des prophètes qui annonce la venue du Sauveur et le montre… puis s’efface pour lui laisser toute la place : « Il faut que lui grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). C’est d’ailleurs le symbolisme de la lumière qui nous vaut cette fête de la nativité de Saint Jean-Baptiste à cette date : à partir du solstice d’été, la durée des jours diminuent jusqu’à la fête de la nativité de Jésus où les jours augmentent. Attention, cela n’est vrai bien sûr que dans l’hémisphère nord ! C’est tout le contraire dans l’hémisphère sud. Mais les traditions chrétiennes sont nées dans l’hémisphère nord !

Ce symbole a été magnifiquement inscrit au Moyen-âge dans l’architecture de beaucoup d’églises, et tout particulièrement à Vézelay, en Bourgogne : le 24 juin à midi, un chemin de lumière illumine l’allée centrale de la basilique, invitant ceux qui entrent à le suivre pour aller du portail jusqu’au chœur ; ce chemin est constitué de nombreux jets de lumière provenant des fenêtres les plus hautes de la nef et alignés au milieu de l’allée centrale. Or, entre les deux vantaux du portail, Jean le Baptiste, sculpté en position debout, montre de son doigt l’Agneau de Dieu : « Voici l’Agneau de Dieu… » (Jn 1,29.36). Celui qui emprunte le chemin de lumière va donc de Jean-Baptiste à Jésus ! Dans le Nouveau Testament, le Baptiste est l’ultime prophète qui annonce, montre et invite à suivre Jésus.

Notre mission de chrétien ressemble un peu à celle de Jean-Baptiste. Elle consiste en effet à montrer la présence de Jésus et de conduire vers lui tous ceux qui le cherchent en les invitant à le suivre. Notre vie ne trouve-t-elle pas tout son sens si elle montre le Sauveur et invite à le connaître pour s’effacer ensuite devant lui ?

En cette période du solstice d’été, nous fêtons la nativité de Jean Baptiste ; six mois plus tard, au moment du solstice d’hiver, nous fêtons la nativité de Jésus (25 décembre). Dans l’hémisphère nord, les jours sont les plus longs en juin et les plus courts en décembre : à partir du 24 juin et jusqu’au 25 décembre, la longueur des jours va en diminuant. Le symbole est intéressant dans l’hémisphère nord : Jean-Baptiste s’efface devant Jésus (les jours diminuent) ; et quand vient la fête de la naissance de Jésus, les jours commencent à augmenter jusqu’en juin : en fêtant la naissance de Jésus, nous fêtons la naissance de la lumière qui vient illuminer ceux qui sont dans les ténèbres de la mort (cf. Lc 1,79).

Selon l’évangile de Luc, Jean-Baptiste (dont le nom signifie « Dieu fait grâce ») naît six mois avant Jésus (dont le nom signifie « Dieu sauve »). La naissance du Salut est précédée par celle de celui qui annonce la Grâce : la grâce (ou la miséricorde) annonce le Salut. Marie, qui est comblée de grâce, enfante le Salut ! Jean naît pour préparer la venue de Jésus : « C’est par grâce que vous êtes sauvés » (Ep 2,5.8).

Devenons tous des chemins de lumière qui conduisent vers Jésus ! Montrons à tous ceux qui cherchent Dieu où est la Lumière du monde. Alors, comme Jean-Baptiste, nous deviendrons de petits sentiers de lumière dans la nuit de nos frères qui cherchent le Salut de Dieu.

Frère François-Dominique CHARLES, o.p.

Parole et vie

Les autres thèmes