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La vie est trop courte

Imprimer Par Denis Gagnon

Tout au long de la semaine, les yeux de millions de gens se sont tournés vers Haïti. On s’est souvenu du 12 janvier 2010 où ce petit pays a connu une fin du monde apocalyptique. Les médias ont ausculté l’année sous toutes ses coutures. Que s’est-il passé ce jour-là? Comment les Haïtiens ont-ils traversé les 365 jours suivants? Et le reste de la planète : son intérêt, ses initiatives, ses engagements? Et l’avenir?

Des récits émouvants ont illustré les reportages des journalistes : un bébé de quelques jours retrouvé dans les décombres, un jeune homme qui a tenu le coup sous un amas de pierres grâce à des canettes de Coca-Cola et à des bâtonnets de fromage à portée de sa main, une grand-maman du Saguenay qui retrouve son orphelinat et ses soixante bouts-de-choux, une adolescente trouvée vivante à côté de son frère qui n’a pas survécu, des enfants qui ont perdu leurs parents et qui ont abouti dans les griffes d’agresseurs sexuels, des milliers de disparus, des milliers de survivants inconsolables…

Un reportage a particulièrement attiré mon attention. Deux Canadiens ont été retirés vivants des ruines de l’hôtel Montana. Ils ont raconté comment ils ont été surpris par le tremblement de terre, comment ils ont vécu l’attente des secouristes, et surtout comment ils vivent depuis un an, suite à cette tragédie. Témoignage ému et émouvant.

Ces deux hommes savaient déjà que la vie est précieuse et qu’il faut en prendre soin. Mais l’accident qu’ils ont vécu a ébranlé le cours de leur existence. Ayant frôlé la mort, ils ont pris conscience radicalement que la vie est trop importante pour la traverser dans l’insouciance ou la banalité. Le moment présent est aussi inestimable – sinon plus – que les nostalgiques souvenirs et les rêves d’avenir. Ces survivants ont questionné leur échelle de valeurs.

Des temps forts comme ce terrible cataclysme, des maladies graves, des accidents où quelqu’un se retrouve entre la vie et la mort, des ruptures radicales : autant de situations qui peuvent transformer le regard que nous portons sur la vie, sur notre vie personnelle. Ils peuvent changer le rythme de notre travail, nous inciter à prendre le temps de goûter chaque instant, nous rapprocher des êtres que nous chérissons, nous rendre plus attentifs à leur présence, nous rappeler que notre passage sur terre est trop bref pour se laisser aller au gaspillage de ces quelques années. La vie est trop courte…

Voyons-y tout de suite. Il n’est pas nécessaire d’attendre un tremblement de terre pour donner de la densité et de la qualité à notre vie et à son quotidien…

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