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Sortir de notre bulle !

Imprimer Par Jacques Marcotte

Nous sommes exposés chaque jour à des nouvelles alarmantes sur les conditions de vie misérables de bien des gens un peu partout, en Haïti, bien sûr, au Niger, et dans les pays d’Afrique et d’Asie du Sud-est ou du Moyen-Orient, et même chez nous. Nous entendons tout cela. Nous voyons tout cela. Et nous continuons de nous laisser distraire sans nous préoccuper de nous solidariser avec les pauvres gens qui souffrent. Nous passons à autre chose. Nous fermons les yeux devant trop de misères. On nous prévient d’ailleurs que certaines images seront insoutenables. Et nous zappons au plus vite.

Bien sûr, nous nous laissons émouvoir le temps d’une conversation de table ou de salon, le temps d’un discours aux Nations Unies, mais nous oublions vite et nous passons à d’autres sujets, plus excitants, plus distrayants, moins compromettants. Nous cherchons le moyen de nous distraire toujours davantage ou de nous amasser plus de richesses, de porter plus haut notre compte en banque.

L’évangile dénonce souvent le scandale et la tragédie de ces situations injustes dans lesquelles nous sommes « engagés », même malgré nous, et qui sont très graves. Un fossé existe entre les trop riches et les trop pauvres, un fossé qu’il nous faudrait combler au plus vite avant qu’il ne soit trop tard et qu’il ne devienne absolument infranchissable. Face à cet immense problème, nous pensons qu’il nous faut d’abord changer le monde. Il faudrait, disons-nous, prendre les choses au plan collectif, au plan des grands ensembles humains, pays, continents, etc. Nous voyons vite qu’il est trop difficile, voir même impossible, d’agir nous-mêmes à ce niveau pour espérer changer les situations. Et cela nous justifie de ne rien faire.

Pourtant plein d’actions sont à notre portée, qui pourraient faire évoluer quelque part la situation d’oppression et de misère qui pèse sur tant de monde. S’il faut penser globalement, c’est localement – comme disait quelqu’un –, et même modestement, que nous pouvons d’abord agir. En nous désolidarisant d’un système qui est oppresseur, qui génère le déséquilibre, l’exploitation des pauvres, des injustices chroniques. En menant soi-même une vie plus saine et plus simple.

Ouvrirons nous les yeux et les oreilles ? Le riche de la parabole ne voyait pas, il n’entendait pas, il n’écoutait pas ; il était dans sa bulle. Il ne portait pas attention à celui qui se mourait de faim devant sa porte. En ce qui nous concerne, portons attention, accueillons dans nos cœurs et dans nos engagements et notre service l’appel prophétique à la miséricorde, à la justice, au partage. Ouvrant les yeux, nous verrons celui ou celle qui n’a rien et qui nous tend la main. Ouvrant notre cœur, nous voudrons donner de ce que nous avons en trop, prenant même de notre nécessaire. Nous n’en mourrons pas. Nous poserons alors des gestes qui feront que d’autres aussi vivront ? Nous serons partie prenante de la transformation du monde.

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