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Imprimer Par Jacques Marcotte

Il y a quelques semaines, nous avons beaucoup parlé de Jean-Paul II, de sa maladie, de sa mort, de son beau témoignage. Nous sommes encore sous le choc et sous le charme que le traitement médiatique a donné à cet événement d’envergure mondiale arrivé au temps de Pâques. La parole de Jésus proclamée en ce 6e dimanche pascal prend un sens particulier pour nous cette année : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui.» (Jean 14, 21)

Bientôt après, ce fut l’élection du Cardinal Ratzinger comme évêque de Rome et successeur de Pierre. Sa mission, on le sait, est difficile : refaire l’unité entre les chrétiens, travailler à l’annonce renouvelée de la foi chrétienne, promouvoir les valeurs chrétiennes dans des milieux humains qui n’en veulent plus ou qui même écartent tout avenir religieux.

L’avènement d’un nouveau pape porte sans doute une grâce pour toute l’Église. D’où la joie, l’espérance et la lumière qui se dégagent des premières rencontres avec Benoît XVI. Pourtant des questions et des défis demeurent pour les Églises. De quoi décourager les plus braves d’entre nous et même les ministres les plus dévoués.

Comment allons-nous surmonter les mentalité séculières et antireligieuses qui affectent le monde actuel? N’observe-t-on pas un peu partout le délaissement de la pratique, le désintérêt des jeunes adultes pour la foi, la lassitude des aînés? Ne voyons-nous pas que nos idées souvent sont ailleurs, que notre monde s’occupe d’autre chose, que les mots nous manquent pour parler de la foi, que nos rites et nos cérémonies ont parfois un langage difficile à entendre pour les gens?

Confrontés à ces évidences serions-nous laissés orphelins, en manque de ressources? Dieu serait-il absent à notre monde? Nous laisse-t-il aller vers nos infidélités et nos désertions? La parole de ce 6e dimanche nous rejoint au cœur de situations qui peuvent même nous paraître sans issue. L’Évangile nous rejoint là où nous sommes : « Je prierai le Père, dit Jésus, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité… Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi ». (Jean 14, 16-19)

Les mots de Jésus ne visent-ils pas des disciples qui ressentent l’abandon, la lassitude, la peur, la détresse spirituelle et intellectuelle? Nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes, tout seuls et sans ressources, pour le combat de la foi et la fidélité de l’amour. Il y faut, bien sûr, notre participation libre et personnelle. Mais la foi et le Salut chrétien sont d’abord l’affaire de Dieu lui-même, de son Christ et de l’Esprit Saint, en nous, dans l’Église et dans le monde. Nous portons une œuvre qui nous dépasse, celle de Pâques où Jésus s’est investi dans l’humilité et le service de l’amour jusqu’au bout de lui-même. Nous célébrons sa victoire quand nous laissons sa vie sourdre en nous au cœur même de nos souffrances, de nos peines, de nos humiliations, quand nous assumons la vie et le rêve de l’Évangile là où nous sommes, en communion de foi, d’espérance et d’amour, les uns avec les autres, en contradiction peut-être avec le monde.

L’Esprit nous guide vers le dépassement pascal. Pour cette force et cette présence en nos vies rendons grâce à notre Dieu. Que la mémoire vive de Pâques nous comble d’énergie nouvelle et de paix pour aujourd’hui et pour demain !

Jacques Marcotte, o.p.

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