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Nous deux,

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Nous deux

Paroles, paroles, paroles

Imprimer Par Caroline Pinet

Ces mots de Dalida, qui ne les a entendus machinalement au hasard de sa radio? Et, quand quelqu’un nous promet du vent, vient à notre esprit ce chant que l’on se met à fredonner en ne pipant mot de ce qu’on nous a dit!

Il n’est pire tue l’amour que les vains mots. Si nous ne cessons de dire des paroles formidables, des promesses fabuleuses, mais qu’elles ne sont jamais accompagnés de gestes, notre moitié risque fort de ne pas croire en notre amour. L’inflation des mots peut entraîner la déflation du lien amoureux.

« Normal » dirait ma fille passionnée de ses cours de philosophie, « Socrate disait : aimer c’est agir ! Si nous n’agissons pas, nous n’aimons pas! » Au fond, c’est bien vrai! Aimer dépasse de beaucoup toute déclaration verbale que nous affirmons. Aimer, c’est lutter contre sa paresse, contre son égoïsme, contre son confort. Aimer, pour ainsi dire, devient presqu’un acte révolutionnaire dans notre monde individualiste. Car le plus difficile de l’amour, c’est de le réaliser pleinement et sincèrement en sortant de soi.

Aimer, c’est d’abord être attentif à poser des gestes qui font plaisir à l’autre, et qui soulagent son quotidien. Tous ceci nourrit et fait grandir notre joie et notre reconnaissance mutuelles.

Aimer, c’est aussi agir quand l’autre s’esquive devant ses responsabilités. Quand je lutte pour que mon adolescent fasse ses travaux scolaires contre sa volonté qui serait de faire un jeu vidéo, je sais que je heurterai un mur de protestation et que je n’en retirerai dans l’immédiat aucun remerciement. Pourtant, l’aimer, c’est d’aller au-delà de son immaturité et d’agir dans son intérêt. Il serait si facile de le laisser « tranquille ». Il faut parfois se mobiliser pour lutter contre le défaitisme qui nous assaille quand l’amour demande de l’énergie. Mais « aimer c’est agir ». Quand Jésus se fâche au temple, il avait peut-être juste envie de fermer les yeux sur les activités des marchands du temple. Sa journée aurait été plus calme et lui aurait demandé moins d’effort, mais son amour pour nous l’exhortait à nous dire la volonté de Dieu en tous temps! C’est parfois « fatigant » d’aimer!

Aimer, c’est aussi se transformer soi-même pour être plus vivable. Nous ne sommes pas toujours faciles à vivre. Nous avons des petits travers. Mais nous voyons bien plus souvent les défauts de l’autre que les nôtres. Or, nous ne pouvons pas transformer ce dernier. Employons-nous à nous rendre plus vivable pour l’autre. Quand notre cher et tendre nous dit que cela l’irrite de trouver toujours le bouchon du dentifrice à côté du tube après notre passage, nous pouvons tenir compte de son exaspération et nous efforcer de le reboucher. Il n’y a pas de petits gestes d’amour. Chacun de nos petits efforts construisent l’amour.

Aimer c’est aussi innover, prendre des initiatives, aller au devant de ce que l’autre peut espérer. L’amour nous réveille de nos routines qui ronronnent un peu trop bien.

Jean Cocteau disait : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. » En tant que chrétien, nous ne pouvons adhérer à cette citation, car l’Amour c’est Dieu Lui-même, et c’est en plongeant en Lui que nous trouvons la force nécessaire pour donner des preuves d’amour dans notre vie conjugale et autour.

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