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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 2e Dimanche de Pâques (C)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

La Joie de croire!

La première fois, Thomas n’était pas avec les autres. Peut-être avait-il des affaires dont il devait s’occuper? Peut-être s’était-il caché quelque part avec sa peur et sa tristesse? Peut-être avait-il tout simplement décroché, n’y comprenant plus rien? Il n’était pas là quand le Seigneur était venu les calmer, leur montrer ses plaies. Après les avoir rassurés, Jésus leur avait insufflé de son âme, de sa vie, de son Esprit, leur donnant mission d’aller offrir miséricorde et pardon à tous les pécheurs. C’est ainsi qu’il inaugurait le monde nouveau de la grâce et de la réconciliation véritable pour tous!

Thomas n’avait pas vécu cette expérience. C’était dommage! Mais ils allaient lui parler de ce qui les rendait tout joyeux. Et Il se réjouirait avec eux. Ce serait pour lui comme s’il avait été là. Il les croirait sur parole. Il aurait ainsi part à l’Esprit de leur maître et aussi à la mission de paix et de réconciliation qui leur était confiée par le Seigneur ressuscité.

Mais ça ne marche pas comme cela avec Thomas, ni même peut-être avec nous qui lui ressemblons, qui sommes ses jumeaux. Non, Thomas a trop souffert. Il y a trop de déception dans son cœur. Il a besoin qu’on aille le chercher là où il est. Qu’on lui montre le sens des blessures et des souffrances de son ami et maître. Thomas en est encore traumatisé, plongé dans la tristesse. Il ne comprend pas. Il est en besoin d’une profonde guérison.

Et c’est cette guérison que le Ressuscité lui apporte huit jours plus tard, alors que tout le monde est là cette fois. Tout de suite le Seigneur porte son attention sur notre jumeau. Il s’occupe de lui, du besoin qu’il a de voir les plaies, de toucher, de prendre la mesure de la crucifixion, des traces de la croix, du côté perforé par où le corps de Jésus a laissé couler l’eau et le sang. Thomas voit maintenant, et c’est assez pour le mener au comble du bonheur et de la foi : mon Seigneur et mon Dieu. Oui, je revois comme tu as souffert, comme tu m’as aimé. Il n’y en a pas qui nous ait aimé plus que toi tu l’as fait. Toi seul a pu faire autant pour nous. Toi seul a pu ainsi nous sauver, répondre autant à nos besoins d’amour, de guérison, de pardon. Toi, mon Seigneur et mon Dieu, notre miséricorde!

Thomas aurait sans doute dû faire comme s’il avait été là la première fois. Il aurait dû croire sur parole les premiers témoins, engager toute sa personne en leur sens. Mais il ne le pouvait pas encore. Il lui fallait vivre ce passage particulier avec son Seigneur : le voir, le toucher. Et le Seigneur a eu cette délicatesse pour lui. Dans ce geste, il nous révèle qu’il est prêt à faire de même pour nous et pour d’autres. Le Seigneur ne nous force pas. Il nous attend patiemment. Il porte un regard d’amour, de paix, d’infinie miséricorde sur chacun, chacune de nous.

Le Christ Vivant a confié son ministère de paix et de réconciliation à toute l’Église, et il nous invite tous, comme il l’a fait pour Thomas, à être attentifs à chacun/e pour l’attendre, l’aimer plus, lui donner de toucher les plaies saintes de son Seigneur. C’est important! Il ne faut jamais l’oublier : c’est par ses plaies et sa croix que nous sommes guéris. Si nous prenions au sérieux cette immense thérapie de notre Sauveur peut-être qu’il nous guérirait tous de nos blessures et nous ferait aussitôt bondir d’allégresse et confesser très fort qu’il est notre Seigneur et notre Dieu.

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