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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

Ce oui de liberté

Imprimer Par Caroline Pinet

Au pied de l’autel, ils se retrouvent vêtus des plus beaux habits qu’ils ne porteront plus de leur vie. Ils sont resplendissant les mariés : on ne voit qu’eux ce jour-là ! Alors que l’on photographie ces instants où l’on s’émeut de les voir si beaux, une profonde transformation invisible s’opère au même moment lors de l’échange de consentements. Les mariés répètent « oui, je le veux » à la promesse de s’aimer toute leur vie. Et ils scellent symboliquement cet engagement par l’échange d’alliances qui signalera au monde extérieur leur état marital. Ce petit anneau signifie que l’individu n’est plus « disponible » pour entretenir une relation avec une autre personne : il est « pris » !

La symbolique du mariage chrétien est magnifiquement bien plus profonde ! Elle renferme un projet extraordinaire qui tient en une promesse d’amour consenti pour toute une vie !

Alors que l’Église est associée régulièrement au conservatisme, on oublie combien elle a porté tout au long de son histoire des idées novatrices qui ont révolutionné nos sociétés. Concentrons-nous simplement sur le mariage en lui-même qui est l’objet de cette chronique. L’Église a révolutionné l’anthropologie du mariage. Alors que jusque-là nos sociétés s’appuyaient sur des mariages d’intérêts, l’Église a été le propulseur du mariage d’amour !

À l’origine, le mariage s’est voulu une protection pour la famille dès l’Antiquité. On a établi un contrat qui assurait ainsi la descendance et offrait une protection aux enfants qui seraient issus de l’union du couple. Bien vite, des familles ont vu un intérêt financier ou politique à favoriser certaines unions. Le consentement des époux, de l’épouse plus particulièrement, comptait peu ou prou par rapport à l’intérêt des communautés qui célébraient l’union des fiancés. C’étaient alors des mariages d’intérêts. On faisait un bon ou un mauvais mariage quand on assurait la pérennité et la stabilité financière de la famille.

De son côté, l’Église va venir chambouler le jeu des alliances. “L’Église a toujours encouragé le mariage d’amour. Même au cœur du Moyen Âge. Par conviction, elle considérait que les époux devaient se choisir et s’aimer”*, dit Michel Zink médiéviste membre de l’Académie française. Ainsi donc, l’Église a permis aux époux de s’approprier ce consentement mutuel, ce choix de l’autre. L’amour prenait ainsi le pas sur le reste. Le fait de s’aimer devenait une raison majeure permettant d’unir sa destinée à la personne de son choix. Ce bouleversement dans les mœurs s’est répercuté jusqu’à aujourd’hui.

Lorsque ce petit « oui » est échangé lors de la célébration, il ne s’agit nullement d’une contrainte ni d’une « corde au cou », mais d’un engagement librement choisi et consenti. Un engagement comporte des responsabilités et une fidélité auxquels nous consentons, jour après jour. Il s’agit surtout d’une promesse d’amour pour toute la vie.

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