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Le rosaire dans la ville,

Responsable de la chronique : Francine Paquin
Le rosaire dans la ville

La pentecôte : troisième mystère glorieux

Imprimer Par Francine Paquin

 

«J’ai beaucoup de choses à vous dire encore mais vous ne pouvez les comprendre maintenant. Quand il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, il vous conduira sur le chemin de toute vérité. Il annoncera ce qu’il a reçu de moi, et grâce à lui, je serai glorifié.» (Jn, 16, 12-14) Les apôtres aimaient et croyaient en Jésus mais ils n’avaient pas encore compris que la puissance de l’Amour qui les libéreraient était celle de la Croix. Ils n’avaient pas encore expérimenté le mystère de la Croix.

 Dans l’Évangile de Jean, Jésus se livre davantage à ses apôtres : «Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que fait le maître; je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître.» (Jn,15, 15) Jésus ne leur parle plus en parabole, il s’adresse à eux d’une manière plus intime, plus personnelle. En leur parlant de son Père et de l’Esprit-Saint, Jésus leur révèle de plus en plus son identité divine, le lien qui l’unit à Dieu. «Je suis dans le Père et le Père est en moi» (Jn, 14,10) Jésus insiste sur sa relation avec le Père, une relation d’amour en laquelle leur Esprit d’unité se révélera pour enflammer le cœur des apôtres, pour les faire entrer au cœur du mystère de Dieu, aussi, l’Esprit Saint leur est promis afin qu’ils en soient pénétrés. L’Esprit de Dieu doit venir car les apôtres sont peureux, suite à la mort de Jésus en croix, ils se cachent, ils ont peur. L’Esprit de Dieu doit venir déverrouiller les portes de leur prison intérieure, les transformer en vaillants et audacieux apôtres du Christ dont l’amour fera tomber toutes les barrières. Ils seront désormais visage de Dieu.

  «Le jour de la Pentecôte étant arrivé, les apôtres se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Tout à coup vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où se tenaient les apôtres. Les apôtres virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chaque apôtre. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint. Les apôtres commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. Or, il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue : chacun entendait parler les apôtres en son propre idiome. Ces hommes étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils disaient : «Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende dans son propre idiome maternel?»Tous, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu!» (Ac, 2, 1-11) 

   Un jour, Jésus dira : «Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé.» (Lc, 12, 49) Ce feu est l’Amour qui enflamme toute vie, l’Esprit-Saint vient propager ce feu au cœur des apôtres et de tous ceux qui croiront et vivront de l’amour de Dieu afin que l’humanité entière ait de la connaissance de Dieu. À la Pentecôte, les apôtres reçoivent l’Esprit-Saint, ils deviennent les témoins du Sauveur ressuscité, leur vie, leurs actes et leurs paroles en témoigneront. Pour le Nom de Jésus, ils acceptent le mépris, les injures de leurs contemporains, l’indifférence des Juifs et les souffrances imposées par les romains. «après avoir été fouettés, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.» (Act, 5, 42) Aucune menace ne les empêchera de proclamer que Jésus est vivant, même au risque de mourir à la suite du Christ. Ils ne peuvent plus se taire, aussi, Jésus dira : «s’ils se taisent, les pierres crieront » (Lc, 19, 40) Les apôtres proclameront haut et fort devant les foules qu’ils faut se convertir au Nom de Jésus, que Jésus est le Sauveur. Ils iront vers les plus souffrants, les infirmes, les boiteux, au Nom de Jésus, ils les guériront, chasseront les démons, témoignant ainsi du pouvoir que Jésus leur a conféré pour soulager les siens, ses frères. Rien ne peut les arrêter, l’Esprit de Jésus opère en eux et par eux des miracles, des signes sensibles annonçant que Jésus est le Fils de Dieu à l’oeuvre dans le monde. Les paroles qu’ils prononceront sont celles inspirées par l’Esprit-Saint.

  Pendant trois ans, les apôtres ont accompagné Jésus, ils ont écouté ses paroles, ont vu ses miracles, son amour pour les plus petits. Au jour de la Pentecôte, le voile s’est déchiré, saisis par l’Esprit-Saint, la Parole de Jésus s’est réalisée en leur cœur :«L’Esprit-Saint que le Père vous enverra grâce à mon Nom se chargera de vous enseigner toutes choses : il vous rappellera tout ce que je vous ai dit.» (Jn, 14, 26) Ces paroles s’adressent aussi à nous, nous sommes des pierres vivantes, unies à la pierre angulaire, nous croyons en Jésus Sauveur. Se rappeler les paroles, les actions que Jésus a accomplies, les prier, les méditer et les rendre vivantes pour que notre vie en témoigne. La Parole de Dieu est vivante, féconde, elle est le Souffle de l’Esprit dans nos cœurs. 

   Pour adhérer à la vie de Jésus, le connaître, l’aimer, je dois communier à sa vie par la prière, les sacrements, actualiser sa Parole dans ma vie, demander à l’Esprit l’amour qui me rend capable de renoncement, de sacrifices pour l’amour de Dieu et des âmes, établir avec Jésus une relation intime, permanente, dans un cœur à cœur. Ce qui me révèle Dieu, c’est l’Amour, le temps que je lui accorde, ma contemplation et mes œuvres serviables auprès de mes frères et sœurs. Par nous, l’Esprit-Saint rend témoignage à la Vérité, Jésus n’a t-il pas dit : «Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie. Personne ne vient au Père sans passer par moi» (Jn, 14, 6) Seul l’amour véritable me fait pénétrer dans le mystère de Dieu. 

  Jésus nous dit : «l’Esprit-Saint vous guidera vers la Vérité tout entière» (Jn, 6, 13) La Vérité vous rendra libres. (Jn, 8, 32) Ma liberté d’enfant de Dieu m’a été donnée lorsque je fus créé; cette liberté que je cherche à retrouver et que Dieu seul peut me redonner dans le concret de ma vie en me purifiant chaque jour, en me libérant de mes esclavages, en comblant tout mon être de sa Présence, de son Amour. Cette liberté se forme dans une foi toujours plus vivante, un amour qui porte des fruits. En s’adressant aux Colossiens, Saint Paul leur dit : Se dépouiller du vieil homme…. «Vous vous êtes dépouillés du vieil homme avec ses agissements et vous avez revêtu le nouveau, celui qui s’achemine vers la vraie connaissance en se renouvelant à l’image de son Créateur.» (Col, 3, 9, 10)

 Seuls, laissés à nous-même, nous ne pouvons revêtir cet homme nouveau. À la suite du péché originel, nous étions destinés à la mort; avec Jésus, le nouvel Adam une vie nouvelle s’ouvre à nous, le don de sa vie nous achemine vers un bonheur éternel. L’Esprit-Saint nous conduit pas à pas à la connaissance de Dieu; une connaissance amoureuse qui se construit chaque jour, dans la fidélité à Celui que nous aimons. L’Esprit du Père et du Fils nous libère de nos possessivités, de nos pesanteurs. Nous demeurons avec nos vulnérabilités mais elles ne sont plus des poids qui nous appesantissent; offertes à Dieu, elles nous font voler vers Lui, goûter sa miséricorde. L’Esprit-Saint peut sanctifier toutes nos blessures et nous rendre saints.  

 Ainsi, «l’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu.» (Ro, 8, 26-27) Alors Jésus dira : «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.» (Jn, 14, 23)

 Francine Paquin

Le rosaire dans la ville

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