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Responsable de la chronique : Suzanne Demers, o.p.
Aventure spirituelle

Les martyrs du génocide arménien (1915-1918)

Imprimer Par Grigoris Balakian

La nuit du 23 au 24 avril 1915 sont arrêtés en masse à Constantinople des hommes politiques, des ecclésiastiques, des journalistes, des avocats et des gens de lettres arméniens, sous le prétexte qu’une rébellion, préméditée par tous les Arméniens résidant enTurquie, va se produire. C’est le début de ce qui sera le deuxième génocide de l’histoire, du point de vue numérique, après celui perpétré par le régime nazi contre les juifs.

Déportations massives et traitements inhumains porteront entre 1915 et 1918 à la disparition sur le chemin de l’exil et dans les sables de la Syrie 1 500 000 Arméniens. Tous ceux qui réussissent à fuir se rassembleront dans les camps de réfugiés du Moyen-Orient ou au-delà des premières montagnes du Caucase.

Même s’il n’est pas facile de défaire le nœud complexe de la foi, de l’identité nationale et de l’action politique tournée vers l’indépendance qui conduisit au génocide de leur peuple, les Arméniens révèrent comme des martyrs leurs frères qui sont morts, durant la Première Guerre mondiale, persécutés par haine de leur foi et de leur différence.

Il est de toute façon historiquement reconnu que seuls très peu d’entre eux, pour échapper à la furie destructrice des Turcs, se convertirent à l’islam en reniant la foi de leurs pères.

LECTURE

Ils nous apportèrent à manger, mais personne n’en avait plus envie. Nous étions bouleversés. Chacun racontait ce qu’il avait vécu et partageait ses peurs devant l’avenir. Nous avions cherché tout de même à nous restaurer, quand la pauvre Arménienne, déchirée par les remords pour s’être convertie à l’islam, me supplia de bénir la table, de la considérer comme celle d’un chrétien. Alors tous éclatèrent en sanglots; tous pleurèrent : hommes, femmes, enfants. Nous terminons le Notre Père en gémissant. Depuis longtemps désormais nous avions oublié le rire : c’étaient les années de la lutte et des larmes.

Grigoris Balakian, Le Golgotha arménien.

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