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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 5e Dimanche du Carême (A)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

UN AMOUR PLUS FORT QUE LA MORT

Ce long récit est une histoire d’amour et de deuil, où la perte d’un être cher appelle une merveilleuse consolation; une fenêtre s’ouvre sur la vie; une porte sur l’espérance! Nous avons passé le 3e dimanche avec la Samaritaine, et le 4e dimanche, avec l’aveugle-né. Chaque fois c’était pour un appel à croire qui menait à reconnaître en Jésus le Christ Sauveur, tel qu’une eau vive, tel que la lumière du Monde, lui le Fils de l’homme. Les intervenants étaient des étrangers ou des marginaux, une samaritaine, un pauvre mendiant aveugle de naissance.

Aujourd’hui nous nous retrouvons avec des amis de Jésus, des juifs qu’il a fréquentés : Marthe, Marie et Lazare, de Béthanie. L’évangéliste le souligne fortement. « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. »  Si les deux sœurs sont en peine pour leur frère malade, puis en deuil à cause de sa mort, Jésus lui aussi est affecté, il est en deuil.

Cet évangile nous laisse bien voir pourtant que Jésus n’empêche pas la maladie ni la mort physique de suivre leur cours. La fragilité, la vulnérabilité, la mortalité font partie de notre réalité, de notre condition humaine et terrestre. Jésus va bientôt connaître personnellement lui aussi la souffrance et subir la mort.

Ce dont il témoigne aujourd’hui c’est de la présence de Dieu, du Verbe de Dieu, au sort de l’humanité. Lui-même, il nous  montre en sa personne une solidarité et un amour qui ne sont pas vaincus par la mort. Bientôt il aura le courage de donner sa vie. Il nous aimera jusqu’à en mourir. Il fera alors la preuve que l’amour est plus fort que la mort.

Jésus nous rappelle que ce qui est le plus important, dans la vie comme dans la mort, c’est la relation que nous avons avec lui, le Vivant, le Christ, le Fils de Dieu. Notre salut éternel vient de lui. C’est une affaire de foi et d’amour. Il faut seulement nous attacher à lui, être avec lui, le Seigneur, dans la foi, comme Marthe y est invitée. Elle y arrive quand elle dit : « Oui Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu. Tu es celui qui vient dans le monde »  

Il faut nous attacher à lui dans la foi comme Marie. Dès qu’elle le vit, elle se jeta aux pieds de Jésus et lui dit : « Seigneur si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » C’est comme si elle lui disait : Avec toi, on ne meurt pas. Être avec toi, c’est vivre. Tu nous fais vivre. Le geste de se jeter aux pieds de Jésus manifeste peut-être sa détresse extrême, mais plus sûrement, je pense, son adoration, sa vénération, sa foi vive dans le Christ.

Et c’est assez pour que Jésus se trouble et s’émeuve, et qu’il pleure, et qu’il produise le signe pour tous les croyants du monde, qui montre que la vie est plus forte que la mort. Accueillir le Fils et croire en lui, c’est vivre. Parce que lui-même, il est la Résurrection et la vie. Le vivant à jamais. S. Paul l’écrivait en sa 2e lettre à Timothée : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons. ». 

N’ayons pas peur de croire en lui. Cette intime relation d’amour et de foi avec lui nous entraîne sur un chemin de vie et d’espérance. Elle est pour nous cette parole : « Je te dis que si tu crois tu verras la gloire de Dieu. » « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant », affirmait S. Irénée. 

Patrice de la Tour du Pin résume bien tout cela dans l’hymne du bréviaire : Déjà vos tombes se descellent sous la poussée du Dieu vivant. Regardez : Jésus y descend! Appelez-le : il vous appelle. Venez dehors! C’est maintenant le jour où la chair et le sang sont travaillés de vie nouvelle.

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