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Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Éditorial

Mouvance médiatique, nouvelle conformité!

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Autrefois, c’était la brillance d’un orateur, la popularité d’un chef charismatique, la contrainte d’une force militaire, la séduction d’une idéologie. On se rangeait facilement, et de façon souvent grégaire, du côté du plus fort, du plus offrant, du plus inspirant. Il fallait souhaiter que ce soit pour la bonne cause, pour le bon droit. Ce qui n’était pas toujours le cas. C’était pour le meilleur ou pour le pire! Rappelons-nous les gouvernements fascistes, leur pensée totalitaire, leur idéologie réductrice, leur mouvement d’abord anarchiste, puis absolument tétanisant. Ce fut aussi parfois le régime du roi bon ou du bon prince, dont des expériences idylliques ont marqué notre imaginaire collectif.

Aujourd’hui, avec l’avènement universellement répandu des moyens de communication, nous en arrivons à établir des certitudes, des servitudes, des rectitudes politiques qui ont apparence démocratique d’absolue vérité, mais qui sont tout aussi biaisées, envahissantes, dominantes et autoritaires que les slogans des dictatures d’autrefois.

Il nous faut d’autant plus nous méfier, être sur nos gardes, demeurer lucides.  Les gourous ne manquent pas, qui peut-être s’ignorent ou se dénient, mais qui n’en sont pas moins d’habiles discoureurs, imposant leurs idées sans y mettre de nuances, sans écoute, sans véritable dialogue.

La pensée unique cherche toujours à s’imposer.  C’est dans notre nature de nous y conformer. Nous poursuivons ainsi le rêve têtu d’unité d’un monde idéal. Mais c’est aussi parfois un chemin de facilité, de moindre effort, de paresse intellectuelle. Il appelle la résignation, la docilité et le laisser faire. Il s’accommode du mensonge et de demi-vérité presque tout autant que de la plus lumineuse certitude. Il risque de nous mener – via beaucoup de confusions – vers de pénibles désenchantements.

Faisons donc toujours attention pour ne pas nous laisser prendre, pour n’être pas emportés par quelque beau parleur, tout aussi démagogue que trompeur, qui ne recule devant rien pour se maintenir au pouvoir « médiatique » où notre naïveté l’a élevé.  Attention aux marchands d’illusions qui s’ignorent et qui nous abusent!

Jacques Marcotte, OP

Québec 1er novembre 2019

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