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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 3e Dimanche de Carême (C)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Incontournable conversion!

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 1-9)

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »

COMMENTAIRE

Les deux tragédies évoquées dans l’évangile nous renvoient à tous ces accidents et ces massacres qui arrivent aujourd’hui encore, dont nous sommes informés presqu’en temps réel. Si Jésus nous parle des évènements malheureux du premier siècle, et du coup aussi des nôtres, ce n’est pas pour nous faire peur, mais pour nous faire réfléchir. Il écarte tout de suite l’idée que Dieu puisse en être responsable dans une volonté de vengeance et de punition pour nos fautes. Nos malheurs ne viennent pas de lui. Dieu s’en attriste avec nous. Nous savons qu’il en a souffert en son Fils, lui qui a pris chair de notre chair.

La souffrance et la mort physiques sont inévitables dans notre condition présente. Nous pouvons bien travailler à rendre notre monde plus paisible et plus sécuritaire, à mieux connaître les lois de la nature et à prévenir les accidents, nous sommes tous et toujours vulnérables et fragiles. Nous vivons dans un monde dangereux où tout peut arriver, Il nous faut donc faire attention!

Mais au lieu d’avoir peur, ou de nous décourager, ou de tomber dans le cynisme ou la méfiance, Jésus nous invite à nous convertir, à changer nos attitudes et nos mentalités, à nous responsabiliser pour sauver ultimement nos vies. La parole en ce dimanche nous parle au cœur et à l’intelligence. Elle nous redit comment nos choix et nos décisions peuvent assurer notre avenir véritable, donner sens et inspiration et fécondité à notre vie présente.

Rappelons-nous la 1ère lecture, au livre de l’Exode, où Dieu prend l’initiative de se manifester à Moïse au désert. Dans le buisson ardent, il se révèle en son mystère de vie, de feu et de lumière, un Dieu personnel, fidèle à une alliance scellée autrefois avec Abraham. Dieu qui a vu et entendu la détresse de son peuple en Égypte et qui a résolu de le libérer. Le récit nous fait bien voir la compassion de Dieu. Sa puissance d’amour, de vie et de liberté, Dieu veut la communiquer à son serviteur Moïse et à tout le peuple.

Or ce peuple libéré de l’esclavage, Saint Paul nous le rappelait en 2e lecture, n’a pas le comportement attendu. Eux, ils se sont montrés distraits et rebelles. Ils n’ont pas respecté l’Alliance, ils n’ont pas bien profité des avantages mis à leur disposition; ils ont ainsi couru à leur perte. Tout ce qui leur est arrivé, écrit l’Apôtre, est là pour nous instruire. En fait nous sommes, nous les croyants, dans une situation analogue à celle d’Israël au désert. Sauf, qu’eux ils vivaient en figure ce qu’il nous est donné de vivre dans la réalité pascale. Déjà le baptême et la confirmation nous ont spirituellement libérés. Nous avons passé la mer et nous marchons sous la nuée, guidés par l’Esprit. Notre foi dans le Christ ressuscité des morts nous fait vivre de l’amour vainqueur de notre Dieu et Père. Le salut de Dieu nous habite et nous travaille pour la fécondité de notre vie.

Mais voilà que notre marche est souvent entravée. Notre fidélité est mise à l’épreuve. Nombreux sont les pièges, les influences, les mirages qui nous trompent et nous engourdissent; ils nous retiennent dans l’élan de notre foi, de notre espérance, de notre amour. Nous perdons le sens de notre appel à une vie de communion avec Dieu et entre nous. Il faut nous convertir, revenir à la parole de Dieu, resserrer nos liens fraternels, pratiquer la justice à tous égards et la miséricorde envers le prochain.

Comme Israël autrefois nous sommes libres, sortis d’Égypte, mais notre marche au désert reste un défi et c’est à nous d’y voir pour tenir la main de notre Dieu et Père et trouver en son Fils Jésus le chemin du Salut.

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