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Le rosaire dans la ville,

Responsable de la chronique : Marcel Dumont, o.p.
Le rosaire dans la ville

Marie, Femme de l’Amour

Imprimer Par Francine Paquin

 

Une femme se lève dans le soleil, un diadème d’étoiles couvre son front, l’amour auréole son Nom…une femme appelée Marie.

En ses yeux ruisselle une rosée de larmes baignant les contrées vallonnées de la terre; perlées sur le visage de Marie, elles glissent au cœur de la femme où germent les poussées de l’amour. Du Coeur virginal de Marie s’échappe la semence, elle s’étire en un long sillon argenté livrant la transparence du Coeur de Marie.

Alors que de la terre monte une plainte agonisante, -le souffle silencieux d’une femme suffoquée sous le poids de sa douleur muette, -s’ouvrent les entrailles de la terre; auprès de Marie, la femme gravite les échelons du mystère humain. Les deuils de l’âme ont livré à la terre leur grain de sénevé; labourée en ses contours, le sol donne son fruit. Vierge Mère, toi qui dans la plénitude de ton offrande a remis au Père ton Enfant Jésus au vendredi du grand deuil, tu nous lègues l’amour et le pardon en héritage. Que les ave de nos vies fleurissent en bouquets de renaissance traçant les pas de ta rencontre sur nos rosaires inachevés.

Quand nos cœurs lacérés ne veulent plus croire en l’être humain, qu’ils ne savent plus reconnaître le visage de l’amour, ô Vierge, dévoiles-nous ton Visage. Alors que nos cœurs cherchent, avides, le reflet vacillant de leur propre visage où jadis, il se communiait à l’autre, Femme du Ciel et de la terre, fais-nous voir ton Visage! Puissions-nous encore répondre à ton appel? Saurions-nous, dans les timides aurores de nos hivers, reconnaître ton rayon d’or penché sur nos vies? Saurons-nous nous réchauffer au feu de ton espérance? Puissions-nous trouver au cœur de ton silence, ô Femme toute belle, le repos de nos âmes, nous asseoir avec toi à la table de la réconciliation, découvrant la saveur d’une manne nouvelle.

Ô Marie, la beauté de ton âme, nul en connaît la profondeur. Cachée aux yeux des humains, Exaltation très pure du Très-Haut, tu t’avances dans sa Lumière. Des tréfonds de ton âme, traversant tes secrètes nuits intérieures, s’élève l’hymne de ta joie : Magnificat, le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom! (Lc, 1, 49) Femme de l’amour, soutiens nos pardons dans la fidélité de ton fiat, allège nos fatigues à la vitalité de ton amour. Ô Mère très tendre, panse nos blessures à la pureté de tes douleurs, protège nos ferveurs à l’éclat de tes tendresses. Chante en nos cœurs renouvelés ton éternel cantique, ouvre-nous à ta plus grande Joie, Jésus, ton Enfant, notre Sauveur, notre Espérance. Fortifie nos chemins dans la semence de tes pas, apprends-nous l’abandon et la confiance dans les bras de l’Amour! Sois, Marie, le Sanctuaire de nos vies où se prolonge ta louange.

La montée d’exil se transforme en une marche nuptiale où nous attend l’Époux. Femme, Vierge et Mère, tes pas libèrent, sur nos pas fatigués, l’empreinte des tendresses divines. En tes sillons creusés de la volonté du Père, nos cœurs se reposent. Des bras de l’Amour naît la limpidité des matins bleutés de ciels nouveaux; recréés sous ton regard, les rayons solaires laissent transparaître leur promesse d’éternité. Devant la douce pâleur des teintes chatoyant l’horizon, les entailles de nos chairs fermées s’ouvrent à une espérance nouvelle. La vie, comme une source transparente, coule, abondante, dans nos veines naissantes. Dans l’espace et le temps, nos chairs ressuscitent, nos cœurs respirent, palpitent au rythme du tien; l’onction de nos voix inscrit de par l’univers notre intime participation à un monde meilleur.

Le regard noyé dans la limpidité de celui de Marie, nous exultons de joie! Dans ses yeux, nous épanchons notre vie! Dans ses bras ouverts, nous déposons nos amours, tout près du Sien, tout près du nôtre : Jésus. Dans les coulées de miel du Coeur maternel, femmes, nous le sommes… sur les tracées du rayonnement marial.

 

Le rosaire dans la ville

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