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Le rosaire dans la ville,

Responsable de la chronique : Marcel Dumont, o.p.
Le rosaire dans la ville

Mystère lumineux : L’Eucharistie

Imprimer Par Marcel Dumont, o.p.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi » (Jn 6, 56-57)

L’Eucharistie! Quel don, quel mystère, quelle intimité! Un soir, le soir dit de la dernière scène, Jésus prit du pain et du vin, il rendit grâce et fit la prière de bénédiction en disant ceci est mon corps prenez et mangez… ceci est mon sang prenez et buvez… vous ferez cela en mémoire de moi. Ton corps, ton sang, en fait, c’est toute ta personne humaine et divine qui se livre, qui se donne en nourriture pour le salut de l’humanité. Chaque eucharistie célébrée, nous nous rappelons tes gestes et tes paroles dans un mouvement que porte l’Esprit et qui nous fait plonger à l’intime même de l’amour trinitaire. Bien plus qu’une simple mémoire, c’est un éternel présent qui s’actualise sous nos yeux et qui nous donne d’être nous-même incorporé à l’intime du grand mystère : un Dieu qui se donne!

Mais, comment Dieu, notre Dieu sauveur fait-il pour se donner en nourriture, pour être si proche de nous qu’il nous visite de l’intérieur par le don de lui-même pour nous habiter? Son désir en ces mouvements de donation eucharistique nous révèle de quelle nature il est conçu, une nature conçue de l’Esprit et née de la Vierge Marie : les fibres de son humanité divine n’auraient-elles d’autre souffle que la donation éternelle du Père et du Fils dans l’Esprit? « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père… ».

À chaque Eucharistie, une intimité de communion nous est révélée, mais bien plus encore, elle nous est donnée. À la manière de Dieu, cela veut dire qu’elle nous appartient, telle est la mesure du don trinitaire dans le mystère eucharistique, Lui, le Verbe fait chair, vient habiter notre propre chair dans la pleine et entière réalité de l’amour divin. Le cœur est comblé, il déborde, il est habité par Lui, Sa nature eucharistique, faite chair comme nous, est pour nous. Il ne s’agit pas d’un savoir, et encore moins d’une initiation mystérieuse; mais, d’une connaissance dans l’ordre de la grâce, une expérience corps à coeur avec Celui qui aime avec le cœur du Père : « moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi ».

Ainsi, la vie livrée, la vie donnée dans la communion eucharistique est le don suprême qui nourrit l’Épouse. Le don de Sa Vie ne peut être qu’une noce, celle de l’Agneau qui appelle à se renouveler chaque fois que l’Époux se représente en son mystère. Oui, le Père envoya le Fils dans le monde, non pas pour le condamner, mais pour lui rappeler la grâce eucharistique des Origines, celle que la chair de toute humanité est conviée à l’intimité des épousailles.

Marie, toi qui inhabite mieux qu’aucune autre personne l’intime de la Sainte trinité, toi qui communie mieux que quiconque au don de la chair du Fils de Dieu, renouvelle en nous, par ton intercession maternelle, la faim d’être inhabité par le Verbe et d’être élevé par Lui dans la Gloire des cieux qui n’est autre chose qu’une louange eucharistique : « Pour qu’ils soient eux-mêmes dans le Christ une vivante offrande à la louange de ta gloire! » (PE IV)

Le rosaire dans la ville

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