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Témoins du Christ,

Responsable de la chronique : Marius Dion, o.p.
Témoins du Christ

Que diable !

Imprimer Par Vincent Lafargue

tentation

Comme aime à le dire un confrère, il y a deux erreurs à ne pas commettre avec le diable: croire qu’il n’existe pas, ou le faire trop exister ! Dans les décennies de la fin du XXe siècle, on a eu tendance à tomber dans le premier piège. Aujourd’hui, notamment chez nos jeunes, on succomberait plutôt au second, en le voyant partout ou en imaginant des possessions dès le moindre trouble psychologique. Voici un simple éclairage… par Vincent Lafargue.


Du chariot à trois roues, si pratique pour monter les escaliers avec de lourdes charges, jusqu’au personnage grimaçant présent sur les tympans d nos cathédrales ou sur tant de représentations artistiques à travers les âges, le diable a toujours été présent dans nos existences, même si ce n’est parfois que symboliquement. Le mot lui-même vient du grec diabolos qui signifie “celui qui divise, qui sépare”. Aussi appelé Lucifer, Satan, Ange Noir, Malin, il n’est pas le contraire de Dieu mais signifie d’abord son absence, de même qu’en bonne philosophie un mal n’est pas le contraire mais plutôt l’absence d’un bien.

Les manifestations du diable (et de ses multiples esprits malins) sont variées et peuvent aller de simples bizarreries (odeurs, lueurs, sonorités… d’autant plus difficiles à déterminer qu’elles peuvent être aussi l’effets d’esprits positifs) jusqu’à la possession pure et simple d’une personne. Dans tous les cas, prudence et discernement sont les réactions premières et essentielles à avoir.

PREMIERS RECOURS

Il est nécessaire de rappeler ce qui semble pourtant une évidence: la première personne à aller trouver en cas de doute sur une emprise du Malin, c’est le curé de la paroisse ou n’importe quel autre prêtre en qui l’on a confiance. Le prêtre peut être amené à rediriger la personne chez un thérapeute tel qu’un psychologue ou un psychiatre, huit cas sur dix relevant en général de la thérapie profane. A l’inverse, il arrive qu’un thérapeute par ce que semble vivre son patient se sente dépassé et qu’il l’adresse à un
à un prêtre.

La possession peut être reconnu par le prêtre, et non par n’importe quel guérisseur ou porteur de secret. Le ministre ordonné connait et pourra pratiquer un certain nombre de prière de délivrance pour aider une personne, dans un premier temps. Si ces prières et les sacrements, tels que la réconciliation et l’onction des malades, semblent ne pas suffire, le prêtre – et uniquement lui – adressera la personne à l’exorciste diocésain.

Chaque diocèse est en effet tenu de nommer un prêtre spécialiste dans ce domaine, ministre formé spécifiquement et pouvant répondre aux demandes qui lui sont adressées en ce sens. “Une personne qui ne se sentirait pas bien spirituellement doit vraiment d’abord faire appel au prêtre de sa paroisse, ou à un prêttre avec lequel elle se sent à l’aise. Ce n’est que l’homme d’Eglise qui peut ensuite rediriger la personne vers un exorciste”.

ATTENTION !

Quantité d belles choses spirituelles se trouvent sur internet. Mais en matière de libération et de délivrance, attention !! Le meilleur côtoie le pire et il est souvent périlleux de s’en remettre aux textes et prières que l’on trouve en ligne, sans parler de personnes laïques ou hors de l’Eglise qui proposent leurs services – généralement contre forte rémunération – et qui vont souvent compliquer, voire aggraver la situation.

DIABLEMENT SIMPLE !

Au final, c’est souvent nous qui faisons exister le Malin en l’évoquant pour rien ou en craignant sa présence de façon injustifiée. Et c’est sa manière préférée de se servir de nous. A une personne qui lui demandait, inquiète, s’il voyait le diable, le Curé d’Ars répondait: “Oui, devant moi en ce moment”. La solution est donc diablement simple: ne le faisons pas exister outre mesure, et laissons un prêtre nous dire – en cas de doute – si c’est vraiment à lui que nous avons affaire.


Texte de Vincent LAFARGUE, dans Cahier Romand, Sain-Augustin, L’essentiel, Grand Fribourg, Suisse, octobre – novembre 2016, p. II – III.

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