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Responsable de la chronique : Marius Dion, o.p.
Témoins du Christ

Une spiritualité au service de la création

Imprimer Par Marc Stenger

 

Stephen Wilkes savane

Dieu, notre Père, nous a fait un très beau cadeau, l’univers. Chaque jour, grâce à la science, nous découvrons de nouvelles choses qui prolongent ce cadeau. Mais le problème, c’est qu’au lieu d’en dire merci à Dieu, nous prenons ce cadeau pour nous-mêmes, en oubliant d’où il vient. Souvent en plus, nous nous en servons d’une manière égoïste, sans penser aux autres, ni aux conséquences de ce que nous faisons. A la base de notre spiritualité écologique, il y a un grand credo: la terre où je vis, avec tout ce qu’elle contient, l’eau, la mer, l’air, le soleil, et toutes les autres choses, tout cela vient de Dieu. Il faut qu’elles puissent retourner à Dieu d’où elles viennent, grâce à notre prière d’offrande. Cette prière est un merci à Dieu pour toute son œuvre de création et pour ce que l’homme a fait au titre de l’intelligence que Dieu lui a donnée.

La crise de l’environnement est avant tout une crise spirituelle, qui est causée par l’homme. L’homme ne sait plus accueillir le monde comme un cadeau de Dieu qu’il nous faut protéger. Pourtant c’est en respectant la création de Dieu que nous pouvons lui rendre gloire. Saint Maxime le Confesseur demande: “Comment aimer Dieu, sans aimer les arbres, les fleurs, les animaux et les beautés de la création?” Pour cela il faut que l’homme accepte de ne plus être le centre du monde. Le centre du monde, c’est Dieu et son Fils Jésus-Christ qui s’est fait homme pour sauver la terre entière. (…)

Comment aimer Dieu, sans aimer les beautés de la création? Défendre la création, c’est aussi “vivre en amitié avec tous les êtres vivants” (Gaudium et Spes). La personne humaine est la plus grande richesse de la terre. La vie humaine doit donc être respectée en premier, mais bien évidemment, sans que cela soit au détriment du reste de la création. (…)

Pour nous croyants, l’enjeu de l’écologie doit être la construction d’une nouvelle civilisation où ce n’est pas seulement l’économie qui doit être transformée, mais toutes les dimensions de la vie. Pour les croyants l’écologie est une grâce de Dieu. Nous devons nous laisser conduire par l’Esprit de Dieu qui a créé le monde. Il nous faut apprendre à utiliser tout ce que Dieu nous a donné, pour le bien et non pas pour le mal.

Tout comme l’homme est appelé à respecter la terre et les rythmes de la création, il faut respecter l’homme et les relations entre les hommes: c’est pour cela qu’on parle d’écologie humaine. Nous avons mis en place une société de consommation, où il faut fabriquer de plus en plus de choses, même si on n’en a pas besoin. Nous vivons dans une société où l’homme n’est pas toujours respecté, ni dans ses besoins, ni dans son travail, ni dans son avenir. Nous vivons dans une société où l’argent est roi, où on jette même de la nourriture, alors que beaucoup d’homme on faim autour de nous.

Par conséquent, l’écologie n’est pas seulement le respect de l’environnement. C’est aussi une vie plus simple et la justice envers les pauvres. Elle est intérieure à notre personne. Le pape Benoît XVI a écrit dans La Charité dans la Vérité: “L’Eglise a une responsabilité envers la création. Elle doit le montrer publiquement dans la vie de la société. Elle doit respecter l’eau et l’air qui sont de cadeaux de Dieu appartenant à tous les hommes. Elle doit surtout respecter l’homme lui-même. C’est ce qu’on appelle l’écologie humaine, qui doit être respectée par la société. Si nous ne respectons pas la terre, nous ne respecterons pas l’homme, qui vit sur la terre. A l’inverse, quand on respecte on l’écologie humaine, à ce moment-là on respecte aussi l’environnement… L’écologie demande que les hommes et les créatures vivent dans l’entente et dans l’amitié” (paragraphe 51).

Texte de Monseigneur Marc STENGER, Evêque de Troyes, France

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