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Éditorial,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Éditorial

Et si nous parlions de la famille ?

Imprimer Par Jacques Marcotte & Anne Saulnier

Au moment où nous rédigeons cet éditorial, le pape François se trouve à Philadelphie, dernière étape d’un voyage très chargé à Cuba et dans l’est des États-Unis. Il vient de rallier l’immense rassemblement de la VIIIe Rencontre mondiale des familles qui se tenait cette année à Philadelphie. Cette événement nous a amenés à réfléchir sur le prochain Synode de la famille qui se tiendra à Rome, du 4 au 25 octobre prochain, sur le thème : Jésus-Christ révèle le mystère de la vocation de la famille. Ce synode fait suite à la rencontre présynodale qui s’est déroulée au Vatican, à l’automne 2014, et qui se proposait de relever les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation.

Pour approfondir notre réflexion, nous avons pris connaissance du document de travail sur « la vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain », l’Instrumentum laboris, qui a servi de document préparatoire au prochain Synode.

Le document comprend trois parties : l’écoute des défis sur la famille, le discernement de la vocation familiale et enfin, la mission de la famille aujourd’hui. En parcourant ce dossier, nous avons été surpris par l’ampleur et le sérieux de l’étude, ainsi que par le souci évident des rédacteurs d’ancrer les problématiques dans la vie réelle et tellement diversifiée des familles. Rien n’est oublié ni laissé au hasard. Par le fait même, le débat risque d’être très riche, surtout si le Synode ose s’éloigner du modèle de perfection de la famille, impossible à réaliser, pour s’engager résolument dans la voie d’une pastorale de la miséricorde, celle que privilégie le pape François. Il nous semble important, en effet, d’indiquer un chemin de croissance et de vérité qui, sans être un absolu, se révèle signifiant et crédible pour les familles d’aujourd’hui.

Éviter de spiritualiser trop vite ! Que la compassion et la miséricorde dont on va parler ne soient pas traduites en termes d’idéalisation, de moralisation et de redressement où la loi prendrait le pas sur la grâce, mais que l’on épouse la condition humaine avec toutes ses richesses et ses misères, ses nobles valeurs et ses limites, voilà notre souhait ! En un mot, la miséricorde synodale, ecclésiale saura-t-elle traduire la miséricorde de Dieu ?

Parmi tous les thèmes qui ressortent dans le document, il faudra peut-être en privilégier quelques-uns pour proposer des pistes concrètes de solution ; or les solutions utiles dans une Église locale peuvent très bien ne pas être celles d’une Église d’un autre milieu. Il arrive que, dans un contexte donné, tout en vivant la même difficulté, on ne la ressente pas de la même façon ailleurs. Le défi du réalisme pastoral est donc immense, gigantesque oserions-nous dire, pour l’Église universelle animée par l’Église de Rome.

Le synode ne peut avoir le dernier mot sur tout. Saura-t-il être assez humble et modeste pour reconnaître qu’il ne peut pas avoir réponse à tout et qu’il doit faire montre d’ouverture et de tolérance ? Sagesse oblige ! Notre Église est une Église en marche ; elle est mue par l’Esprit-Saint ; le Christ en est la tête. Il nous accompagne et il saura bien nous aider, si seulement nous sommes attentifs aux signes des temps et surtout, si nous sommes à l’écoute des familles de partout dans le monde. Il importe donc de prier sans relâche pour la pleine réussite de l’entreprise synodale actuelle. Vivons en Église au meilleur de l’espérance qui est en nous !

En collaboration,
Anne Saulnier et Jacques Marcotte, op
Québec

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