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Responsable de la chronique : Suzanne Demers, o.p.
Aventure spirituelle

150e Anniversaire de la découverte des chrétiens de Nagasaki

Imprimer Par Zénon Yelle

Martyrs-Nagasaki

Les célébrations du 150e anniversaire de la découverte d’une ancienne communauté chrétienne au Japon nous invitent à relire cet événement si unique dans l’histoire de l’Église.

Comment la longue attente de plus deux siècles de ces chrétiens a-t-elle eu sa réponse? Comment ont-ils pu reconnaitre les Pères de leur foi? Comment les grands missionnaires des Missions-Étrangères de Paris se sont-ils préparés et ont-ils vécu les années de cette rencontre si longuement attendue?

Un silence de deux siècles a régné sur cet empire.  Aux précautions minutieuses prises pour éloigner de ces rivages tout Européen suspect de christianisme, on aurait pu penser que ce silence était celui de la mort.  La vie cependant n’était point éteinte.  Sur les restes d’une Église qui avait produit tant de martyrs, Dieu lui-même veillait et sa providence préparait à cette église rajeunie des destinés nouvelles.

Rien de plus admirable que la promptitude avec laquelle la Foi se répandit au Japon et l’indomptable énergie dont elle y pénétra les âmes.  Aussi l’heure de l’épreuve venue, et elle ne tarda guère, cette Foi y trouva-t-elle presqu’autant de martyrs que de disciples.

En 1582, on comptait au Japon plus de deux cent mille chrétiens et deux cent-cinquante églises.

L’édit de Leyasu en 1614 condamnant le christianisme à la disparition, gardait encore toute sa force dans les dernières années des Tokugawa.   Déjà en décembre 1861 le P. Monocou des Missions Étrangères vivant à Yokohama écrivait : «La police a constamment un œil sur nous et épie toutes nos démarches.» le Père Petitjean de Nagasaki, se plaignant d’indiscrétions, écrivait : «La demi-publicité donnée à nos découvertes par la presse européenne nous condamne forcément au silence. Pour ne point exciter la colère du gouvernement, nous nous faisons le plus petits possible … nous nous abstenons de tout ce qui pourrait compromettre la mission».

De fait durant cette année, le gouvernement arrêta une barque de chrétiens les emprisonna cherchant à connaître le nom de leur village. Quelques mois plus tard le refus des bonzes bouddhistes lors de funérailles, déclenchât les années de persécutions.

En 1627, la persécution prend un caractère plus général et plus barbare.  On frémit au récit des cruautés sataniques exercées sur les confesseurs de la Foi; elles dépassent ce que l’imagination peut concevoir.  Le feu des bûchers ne suffit plus : on prélude à ce dernier supplice par des tourments jusqu’alors inconnus.  Le nombre des martyrs devient incalculable rien ne fut épargné pour détruire le christianisme.

Il s’écoula plusieurs années avant que les missionnaires puissent entrer au Japon. Par un miracle permanant, de plus de deux siècles, Dieu s’est réservé des adorateurs qui se sont perpétués jusqu’au jour où les prêtres catholiques, providentiellement rendus à ces plages inhospitalières, ont pu reprendre les travaux interrompus de l’apostolat.  Un temps viendra peut-être où nous sera dévoilé l’histoire de cette Église toujours proscrite et toujours vivante.  Aujourd’hui, nous n’avons à enregistrer que le souvenir incomplet des tentatives faites par des missionnaires, pour pénétrer au Japon, depuis 1640 jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Propos retracés par Zénon Yelle, pss  missionnaire au Japon pendant 50 ans.

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