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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 18e dimanche T.O. (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Je-suis-le-pain-de-vie

Le vrai Pain, c’est Lui !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,24-35. 
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

COMMENTAIRE

Les vacances de la construction se terminent. Pendant deux semaines, il y a eu sans doute plus de monde sur les routes, dans les campings : pour trouver du repos, des loisirs, rencontrer les autres. Nous aurons demain une heure de pointe plus chargée en ville. Le mouvement de nos allées et venues de vacances ou de travail, c’est un peu le chantier de nos perpétuelles quêtes de pain, de temps, de sens  et de bonheur ? Arriverons-nous un jour à trouver pleine satisfaction ? Savons-nous bien ce qui peut nous satisfaire ? Nos labeurs quotidiens, nos enquêtes et nos conquêtes personnelles et collectives, nos luttes et nos découvertes, où est-ce que tout cela nous amène ? S’agit-il d’aller toujours plus haut, toujours plus loin dans l’espoir d’atteindre à une toujours plus parfaite maîtrise et possession du monde et de soi-même ?

L’Évangile que nous venons de lire nous porte à réfléchir sur le sens de nos travaux, de nos déplacements, de nos recherches. Pouvons-nous espérer trouver par nous-même cette nourriture dont nous avons besoin pour vivre à hauteur d’homme et de femme, à hauteur du plein accomplissement de notre destinée ?

Le peuple d’Israël, libéré de sa servitude en Égypte, fut bientôt confronté à une bien dure réalité. Les austérités du désert ont vite placé les hébreux dans l’inconfort de la soif et de la faim.  Il a fallu Moïse, et son courage et sa prière, pour qu’Israël reprenne confiance et reconnaisse que ce Dieu qui l’avait tiré de l’esclavage, était toujours avec lui ; lui le Dieu fidèle, il ne laisserait pas tomber son élu. L’expérience historique du peuple de Dieu est un signe, une figure, qui nous rejoint dans nos quêtes et nos recherches d’aujourd’hui. La manne, c’était le signe bien tangible d’une présence fidèle et amoureuse de Dieu. Dieu soutenant son bien-aimé en plein désert d’une ressource merveilleuse.  Israël se devait d’ouvrir son cœur et son esprit pour entrer avec plus de foi dans l’Alliance. Dieu lui donnait une manne, qui nourrissait plus que le corps ; elle nourrissait l’âme et la foi d’Israël.

L’enjeu pour nous c’est de nous rendre compte que le même Seigneur, notre Dieu et Père, donne sens et ressource à nos vies de croyants. Trop souvent nous sommes attentifs aux seuls horizons sensibles et matériels de notre condition humaine. Bien vite nous réalisons pourtant que nous ne pourrons jamais satisfaire toutes nos attentes en nous limitant à ces seuls aspects. Le Seigneur, en cet évangile, nous apprend à voir autre chose, à vivre autrement, à compter sur plus que sur nos seules ressources, à nous ouvrir à son Fils. Écouter sa Parole, accueillir sa personne jusqu’à nous en nourrir : voilà la manne véritable que  nous est offerte pour que nous la mangions. Ce don ne nous installe pas dans la paresse et la passivité. Il ne nous dispense pas d’être actifs et responsables et de bien travailler, de gagner chacun notre croûte et de savoir la partager. Nous sommes appelés dans le Fils à prendre part à l’œuvre de Dieu. Laissant d’abord Dieu agir en nous. Une telle oeuvre s’accomplit par l’Esprit, à même les chantiers de nos engagements solidaires pour l’humain. « Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé, » écrivait Paul aux Éphésiens. « Adoptez le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu. » Ce travail est fécond, il porte des fruits durables pour le Royaume : « Travaillez pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, dit Jésus, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu a marqué de son empreinte. » ?

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