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Responsable de la chronique : Marius Dion, o.p.
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Aung San Suu Kyi : À la défense des droits de l’Homme

Imprimer Par Marius Dion, o.p.

PortrÊt af den burmesiske oppositionsleder Aung San Suu Kyi. Hun er fotograferet i sin bungalow i Rangoon, Burma.

Prix Nobel de la Paix en 1991 et Prix Sakhorov en 2013

Aung San Suu Kyi (née en 1945 en Birmanie) est une voix importante pour les droits de l’Homme et la liberté en Birmanie, pays dirigé par un gouvernement militaire depuis 1962. Après ses études à l’université d’Oxford, elle est devenue politiquement active en 1988, lorsque la junte birmane a violemment réprimé un soulèvement populaire, tuant des milliers de civils.

Fortement influencée par la philosophie non violente du Mahatma Gandhi, Suu Kyi entre peu à peu en politique afin de travailler pour la démocratisation du pays. Son discours du 26 août 1988, à la pagode Shwedagon, est sa première intervention publique.

Suu Kyi a écrit une lettre ouverte au gouvernement, demandant la formation d’un comité indépendant afin d’organiser des élections démocratiques. Défiant l’interdiction officielle d’organiser des rassemblements politiques de plus de quatre personnes, Suu Kyi s’est adressée à de larges auditoires dans toute la Birmanie, en tant que secrétaire générale de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD). En 1989, elle a été placée en résidence surveillée… elle est arrêtée ensuite par le gouvernement militaire qui lui propose la liberté à condition qu’elle quitte le pays, ce qu’elle refuse.

Malgré sa détention, la NLD a gagné les élections avec 82 % des sièges parlementaires, mais la dictature militaire a refusé de reconnaître les résultats. Suu Kyi a vécu en prison presque sans interruption depuis cette époque, rejetant l’offre de libération du gouvernement en échange d’une promesse de quitter la Birmanie. En 2003, elle est sortie de prison et a été de nouveau placée en résidence surveillée, sa période de détention étant sans cesse et illégalement rallongée. Elle reste l’expression vivante de la détermination de son peuple à obtenir la liberté politique et économique.

En le 27 mai 1990, la junte militaire, sous la pression populaire, met en place des élections générales, qui sont gagnées très largement par le parti de Suu Kyi, la Ligue Nationale pour la Démocratie. Cette dernière remporte 58,7 % des voix et 392 des 492 sièges de l’assemblée, contre 21 % des voix et 100 sièges pour le parti soutenant le pouvoir militaire. Les députés élus ne sont pas autorisés à siéger. Le 28 juillet 1990, la junte militaire annonce que la formation d’un gouvernement ne pourra se faire qu’après un long processus d’élaboration d’une constitution, laquelle devra recevoir l’agrément des militaires, puis un aval référendaire. Le 30 juillet, le congrès de la LND, en l’absence des dirigeants Suu Kyi et Tin Oo placés en résidences surveillées, refuse ce programme.

La répression qui s’ensuit provoque l’indignation de la communauté internationale  et elle reçoit le prix Nobel de la paix et la somme de 1,3 million de dollars qu’elle utilise pour établir un système de santé et d’éducation pour le peuple de Birmanie.

Elle est libérée de sa détention surveillée en juillet 1995. Cependant, si elle venait à quitter le pays afin de rendre visite à sa famille au Royaume-Uni, elle se verrait refuser le droit de revenir en Birmanie. A plusieurs refrises, elle se voit refuser le droit de rencontrer les membres de son parti. En septembre 2000, elle est mise une fois de plus en maison d’arrêt. Le 6 mai 2002, après une négociation secrète entre les Nations unies et la junte militaire, elle est libérée. Suu Kyi a alors déclaré : « C’est une nouvelle ère pour le pays ».

Cependant, 30 mai 2003, son convoi est attaqué dans le village de Depayin par un groupe paramilitaire payé par la junte au pouvoir. Beaucoup de ses supporters sont tués ou blessés durant cette embuscade. Suu Kyi réussit à s’échapper grâce à son chauffeur Ko Kyaw Soe Lin, mais elle est arrêtée un peu plus tard et est alors à nouveau emprisonnée. Elle est ensuite transférée en maison d’arrêt en septembre 2003 à cause de ses problèmes de santé.

En mars 2004, un envoyé spécial des Organisation des Nations unies, rencontre Aung San Suu Kyi. Ismail a démissionné de son poste l’année suivante, en partie parce qu’il s’est vu refuser l’entrée en Birmanie par la suite. Le 28 novembre 2005, la Conseil d’État pour la Paix et le Développement de la junte militaire birmane prolonge de six mois l’assignation à résidence de la chef de l’opposition.

En mai 2006, l’assignation à résidence de Aung San Suu Kyi est prolongée d’un an, ce qui provoque l’appel de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, au dirigeant de la junte militaire.

En mai 2007, un appel est lancé par une cinquantaine d’anciens dirigeants du monde entier pour la libération d’Aung San Suu Kyi, tandis que le régime militaire birman a une nouvelle fois prolongé d’un an son assignation à résidence. Le fait se renouvelle si bien qu’elle totalise sept ans d’assignation à résidence forcée. Les moines bouddhistes défilent à Rangoun…  et, en 2008 et 2009, les détentions se poursuivent alors que son état de santé devient de plus en plus inquiétant.

En novembre 2010, la police birmane enlève les barrières posées devant la résidence d’Aung San Suu Kyi permettant sa libération, après de longues années dans sa résidence sous surveillance. En juin 2012, elle effectue un tour d’Europe qui la conduit en Suisse, en Norvège, en Irlande, en Grande-Bretagne et en France. Son objectif est d’inciter l’Occident à soutenir la Birmanie sur la voie des réformes politiques et à favoriser son développement économique. Et en 2015, la lutte continue toujours  ….

 

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