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Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
Billet hebdomadaire

Consentir à vivre jeune

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

Le 15 mars 2015

La jeunesse! Nous naissons avec elle. Nous la savourons durant quelques années. Puis, elle se retire lentement, subtilement. Et, finalement, nous n’avons plus vingt ans. À notre grand désespoir.

À l’apparition de leurs premières rides, certains sombrent dans l’angoisse. Ils se tournent alors vers les produits qui ralentiront le vieillissement. Ils suivent des cures de rajeunissement. Ils confient leur corps à des sculpteurs spécialisés dans la «remontée» des parties physiques qui s’affaissent. Ils se lavent avec des crèmes qu’ils croient plus miraculeuses que la fontaine de Jouvence. Ils bouffent des vitamines qui leur assurent un teint insurpassable. Que ne feraient-ils pas pour garder une apparence de jeunesse?

Mais est-ce cela une vraie jeunesse? Sous les apparences de veaux du printemps, nous pouvons penser et agir comme de vieilles juments. La jeunesse disparait quand les moindres  nouveautés nous agacent, quand nous avons l’esprit  rabougri, pantouflard. C’est très facile de s’installer confortablement dans ses idées, ses souvenirs, ses certitudes.

La vie se garde jeune quand elle se nourrit de surprises et d’inédits qui la bousculent. La vraie jeunesse commence quand nous acceptons de nous laisser déranger.

On rencontre cette vraie jeunesse chez bon nombre de personnages des évangiles. D’abord, les apôtres eux-mêmes : ils ont pris de gros risques en se mettant à la suite de ce mystérieux prêcheur. Et il faut une bonne dose de jeunesse pour tout quitter pour le Christ. La samaritaine aurait-elle suivi Jésus sans cette étincelle d’étonnement qui l’habitait? Et Nicodème, Lazare, Marthe et Marie, le centurion, et combien d’autres?

Parmi tous les  jeunes qui traversent les siècles jusqu’à nous, il faut faire une place honorable à Jésus lui-même. L’envoyé de Dieu a le regard large.  Il ne dresse pas autour de lui la clôture des convenances. Il ne s’emprisonne pas dans les clichés et les images toutes faites. Son discours est neuf. Il a de la perspective. Il est frais comme le printemps. Bref, il a de la jeunesse. Ne le suivent que ceux qui consentent à vivre leur propre jeunesse.

 

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