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Aventure spirituelle,

Responsable de la chronique : Suzanne Demers, o.p.
Aventure spirituelle

Marie de l’Incarnation

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MereMarieGuyart

Contemporaine et compatriote de Descartes, Marie Guyard, en religion Marie de l’Incarnation est née à tours en 1599.  À sept ans déjà, Jésus lui demande en vision: « Voulez-vous être à moi ? »  La jeune tourangelle aurait bien voulu, mais ses parents préfèrent la marier, à dix-sept ans, à un ouvrier en soie, Claude Martin.  Un garçon naît en avril 1619, mais le père meurt quelques mois plus tard, laissant sa fabrique au bord de la faillite.  Marie prend les affaires en main et connait sa première expérience mystique en 1620, où elle voit ses péchés «en gros et en détail », responsable de la mort du Christ.

Faisant le vœu de chasteté puis d’obéissance, elle se met au service de sa sœur et de son beau-frère.  Elle ne lésine pas sur les mortifications. En 1625 elle est gratifiée d’une première manifestation de la Trinité où elle se trouve « perdue dans un océan d’amour ».  Elle décide finalement en 1631 d’entrer chez les Ursulines, au grand désespoir de son fils de douze ans, qui deviendra plus tard bénédictin.

En 1633, elle voit en songe un pays mystérieux plongé dans la brume vers lequel la Vierge et son Fils portent leur regard : c’est le Québec, où elle part en 1639 et où elle allie la contemplation la plus intense à l’action la plus missionnaire.  La situation locale n’est pourtant guère brillante, avec à peine 250 colons, des guerres entre tribus indiennes et un incendie qui détruit le monastère à peine construit.  Marie de l’Incarnation s’offre en « victime » pour l’enracinement du christianisme au Canada.  Elle meurt en 1672.

Son vocabulaire sacrificiel peut dérouter.  Retenons surtout sa capacité à vivre unie à Dieu en toute circonstance.  Elle utilise alors un vocabulaire amoureux où le Christ est l’Époux.  Car le Christ de l’Évangile est au cœur de sa mystique de tendresse. « Je me plais plus à l’aimer qu’à me tant arrêter à considérer mes bassesses et mes indignités. »

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Introduction à la Correspondance de Marie de l’Incarnation (G.-M. Oury)

Avec les années, le zèle de Marie de l’Incarnation pour le salut des âmes ne faiblit pas.  Elle cherche les raisons qui ont poussé les Hurons à reprendre la guerre. Elle y voit la sanction de ses propres infidélités, mais constate aussi la difficulté de se faire comprendre par les Indiens et de communiquer la foi chrétienne.  Car les Hurons ne voient pas dans les missionnaires les porteurs de la bonne nouvelle du salut, mais des sorciers malfaisants qui répandent le malheur, des ennemis qui menacent leur survie.  Cette situation insolite fournit à Marie de l’Incarnation l’occasion de méditer sur le sens du martyre chrétien  Elle reprend l’interprétation traditionnelle du sang versé, semence de l’Église… Aussi la mort violente n’est plus le trait du martyre chrétien.  Il est un don que Dieu seul peut décider d’accorder…

Témoins de Dieu, Martyrologe universel,   Bayard  pp. 265-266

 

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