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Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
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Du levain dans la pâte

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

Des signes distinctifs ou inclusifs, discrets ou ostentatoires, présents ou absents… Le débat sur la charte des valeurs québécoises palabre allègrement sur les symboles. Dans beaucoup de conversations, on demeure dans les généralités. On met de tout dans la recette et le plat risque de ne plus avoir de saveur.

Les symboles renvoient à des réalités bien vastes, universelles même. Nous faisons appel aux symboles parce qu’il n’existe pas de mots assez riches pour dire certaines réalités. Les symboles évoquent. Ils suggèrent. Nous les accueillons à partir de nos expériences personnelles.

Mais il faut aller plus loin. Il faut prendre le temps de préciser les significations que nous croyons reconnaître dans les objets symboliques. De quoi parle-t-on quand on fait référence au voile islamique? À la kippa? De quoi est-il question quand on évoque le crucifix ou la croix?

Ces jours-ci, une amie me parlait du crucifix : «Ce qui distingue les chrétiens et les chrétiennes, c’est le service, l’amour des autres. Dans cet homme cloué sur une croix, l’injustice de sa condamnation et de sa mort mérite notre respect. Mais ici il y a plus qu’une condamnation à mort. Il y a une mort vécue comme un service des autres. C’est pour les autres qu’il a accepté de mourir. Donc, ce qui distingue les chrétiens, leur signe distinctif, c’est le service des autres, l’attention aux personnes, la compassion, la participation à la construction d’une terre fraternelle.»

Cet idéal, nous n’en avons pas l’exclusivité. Avec ou sans Dieu, beaucoup d’hommes et de femmes travaillent pour la paix, la justice, l’amour. De nombreuses religions poursuivent les mêmes objectifs. Tant mieux! Jésus a proposé un royaume non seulement à ses disciples mais à toute l’humanité. Et les chrétiens ne sont pas les propriétaires du chantier que Jésus a inauguré dans sa mort sur la croix. Mais à la suite de leur Maître, ils veulent donner leur vie parmi d’autres qui donnent tout autant leur vie. Grâce à eux, l’humanité grandit et murit, peu importe qu’on parvienne ou non à identifier qui fournit le levain.

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