Spiritualité 2000 met à votre disposition 22 années d’archives, soit près de cinq mille articles. Un grand merci à tous nos artisans qui ont su rendre possible cette aventure ayant rejoint des millions d’internautes.

Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

5e Dimanche du temps ordinaire. Année B.

Imprimer Par François-Dominique Charles

Souviens-toi, Seigneur ! Guéris les cœurs brisés et soigne leurs blessures!

En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche.
Quand ils l’ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.

COMMENTAIRE

Job trouve que la vie humaine est une corvée : il travaille dur, attend sa paye et traverse beaucoup de souffrances. Ses nuits sont pleines de cauchemars et tout cela lui semble bien vide : « ma vie n’est qu’un souffle » et elle cessera un jour ou l’autre. À la fin du passage, malgré toutes ses difficultés et sa condition de malade, Job crie vers Dieu : s’il lui exprime sa détresse, c’est parce qu’il lui fait confiance et s’en remet à lui : « Souviens-toi, Seigneur ! » C’est une belle prière qui habite un si grand nombre de Psaumes… Elle est aussi dans la bouche du larron qui, avant de mourir, se confie à Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi… » (Lc 23,42).

Notre vie peut ressembler à celle de Job. Tous, nous sommes un jour ou l’autre touchés par des épreuves : des problèmes de santé pour soi-même ou chez ses proches, un deuil, un accident, la perte d’un emploi, le chômage, l’échec aux examens, les conflits conjugaux et familiaux, le divorce, la solitude, l’angoisse… La grande question qui se pose alors est avant tout celle de la confiance. En qui j’ai mis ma confiance ? À qui me confier ? C’est quand je suis éprouvé que je sais vers qui me tourner et à qui faire confiance. Au jardin de Gethsémani, Jésus vit une terrible épreuve dans une grande solitude : ses amis sont endormis et vont s’enfuir. Dans ces heures sombres, sa confiance dans le Père n’est pas atteinte : « Père, comme tu veux ! »

Jésus va chez Simon et André et guérit la belle-mère de Simon qui est couchée avec de la fièvre. Puis, le soir venu, il guérit beaucoup de malades et de gens possédés par des esprits mauvais. Et tout le monde se met en quête de Jésus dans l’espoir d’être guéri. La Bonne Nouvelle se répand que ceux qui se confient en Jésus trouvent la guérison et le salut lors de son passage. Nous, les croyants, nous n’avons pas d’autre secours que de nous tourner vers Jésus : en lui seul nous avons placé notre confiance.

Cette attitude de confiance que nous mettons dans le Seigneur ne devrait-elle pas concerner toutes les dimensions de notre vie et atteindre nos proches ? Ayant à peine fait la rencontre de Jésus, les premiers apôtres le conduisent dans leur maison pour lui demander de guérir celle qui est malade. Notre confiance en Jésus nous ouvre aux autres. Non seulement, nous remettons nos vies dans la main du Seigneur, mais nous lui remettons aussi la vie de ceux qui sont dans l’épreuve. Nous prions pour eux. L’Église nous invite à prier pour les malades, pour ceux qui sont éprouvés et qui souffrent. Souvenons-nous du bel exemple de confiance en Jésus que donnent ces hommes qui conduisent un paralytique aux pieds de Jésus en le faisant descendre par le toit : ils obtiennent ainsi sa guérison. Leur confiance en Jésus a sauvé cet homme. Il en est de même du Centurion qui vient vers Jésus pour implorer la guérison de son serviteur et qui l’obtient. C’est cela qu’on appelle l’intercession, et c’est ce que nous faisons chaque dimanche au moment de la prière universelle. L’intercession n’est efficace que si elle est faite avec confiance et insistance.

Le chrétien ne prie pas seulement pour soi. Il prie surtout pour les autres, y compris ceux qui semblent lui vouloir du mal : Jésus ne nous a-t-il pas demandé de prier pour ceux qui nous persécutent (Mt 5,44) ? De même, la prière que Jésus nous a enseignée n’est-elle pas formulée à la première personne du pluriel ? Nous ne disons pas : « Mon Père ! » mais « Notre Père » ; nous ne disons pas non plus : « donne-moi, pardonne-moi, délivre-moi… », car le Seigneur nous a appris à dire : « donne-nous, pardonne-nous, délivre-nous… ». Dans notre prière, nous remettons les autres dans la main du Seigneur parce que nous avons une grande confiance en lui. Pour Paul, annoncer l’évangile, c’est devenir serviteur de tous et c’est surtout prendre soin de ceux qui sont faibles.

Demandons souvent au Seigneur la grâce d’entrer dans une vraie confiance en lui afin que nous soyons toujours capable de chanter sa louange même dans les moments d’épreuve, avec des mots semblables à ceux du psaume de ce dimanche : « Louez le Seigneur : il est bon de chanter ; fêtez notre Dieu, douce est la louange. C’est lui qui guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures… » (Ps 146).

Frère François-Dominique CHARLES, o.p.

Parole et vie

Les autres thèmes