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Nous deux

Renaître à l’espérance

Imprimer Par Caroline Pinet

Au début de l’automne, une amie m’avait donné la chrysalide d’un papillon céleri. Elle m’avait dit de le laisser dehors jusqu’au printemps. J’avais pris soin de mettre le bocal dans une remise afin qu’aucune petite main ne vienne malencontreusement heurter et briser ce petit être fragile. Ce petit être si petit et qui portait l’espérance de se transformer en papillon. Francine me dit aussi de le rentrer au printemps dans la maison. Ce que nous fîmes le 21 mars. Je plaçai le bocal dans la pièce à vivre bien en évidence afin de pouvoir en tout temps être les témoins de ce petit miracle de la vie. Les semaines ont passé. Rien ne se produisait autour de cette chrysalide qui ressemblait à un tombeau sans vie. Sans oser le dire aux enfants, je croyais qu’il avait dû mourir durant sa métamorphose. L’hiver est une étape difficile et cruciale pour plusieurs espèces.

Puis un matin, le matin du jeudi Saint, un cri de joie retentit dans la maison. Ma fille de 9 ans annonçait à qui veut l’entendre que le papillon était sorti de sa chrysalide. Le papillon était vivant! Il se dressait là, sous nos yeux incrédules et émerveillés, dans son bocal, à côté de son sinistre habitat. Il séchait ses ailes. Moi qui l’avais cru trépassé, il battait des ailes timidement. Nous avons alors libéré le filet qui recouvrait son abri. Et il est sorti. Il a volé sur nous, et vers les fenêtres.

N’est-ce pas ainsi dans nos vies, nous demeurons incrédules devant l’espérance alors que Lazare sort vivant du tombeau? Et pourtant, un dénouement inattendu, une parole dite à point nommé, une solution qu’on n’envisageait pas peut faire renaître l’espoir…

L’espérance est un devoir chrétien. Il revêt une dimension essentielle dans un couple. Si je perds espoir en l’autre, si je perds de vue la beauté qui l’habite, je laisse la mort s’installée dans notre vie conjugale. L’autre n’est pas un être fini, il évolue sans cesse, même quand on ne le voit pas. Tout mes efforts se concentreront à garder en tête les possibles de l’autre, et surtout, tous les trésors intérieurs qu’il possède déjà.

Le chemin d’un couple qui dure peut-être long, voir une cinquantaine d’année. Il apparaît normal que durant ce lapse de temps nous assistions à la coconisation du couple. Or cocooner est une étape qui revêt un certain danger, nous l’avons vu avec le papillon. Quand tout semble calme et qu’il ne se passe visiblement rien, on peut croire à la mort du couple! Pourtant, si les deux traversent cette étape dans la foi, l’amour, la recherche de mieux aimer, alors la métamorphose se verra à un moment où tout semblait silence.

Un livre à lire par tous les couples soucieux de nourrir leur amour durant les périodes où tout semble en sommeil : Les 5 langages de l’amour de Gary Chapman. L’auteur traite avec beaucoup de solutions concrètes la capacité d’entretenir la flamme de l’amour chez les couples mariés. Il demeure important de toujours veiller à faire sentir à l’autre que nous l’aimons. Dans le calme des années « chrysalides » de la vie conjugale, demeurons en éveil afin que l’amour reste vivant! Essayons de métamorphoser nos limites personnelles en capacité à mieux aimer l’autre.

Mon arrière-grand-mère paternelle disait : « Méfions-nous de l’eau qui dort! »Restons éveillés, demeurons remplis d’espérance envers l’autre et tentons de chercher toujours à mieux aimer, car la vie conjugale nous réserve toujours de belles métamorphoses qui viennent faire grandir notre amour.

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