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La cendre et l’or noir

Imprimer Par Jacques Marcotte

Avril et mai 2010 nous auront craché à profusion cendres et mazout. L’air et la mer en ont été pollués à grande échelle. Des milliers d’appareils volants furent cloués au sol pendant plusieurs jours et des plages, avec leur faune et leur flore, sont gravement menacées au sud des USA. C’est assez pour constater la grande fragilité de nos installations, même les plus modernes, et leur vulnérabilité, la pauvreté de nos moyens pour éviter le pire. Nous sommes impuissants devant une nature indomptable, plus forte que nous.

Devant de telles forces, de tels surgissements d’énergie, nous sommes dépassés, pour ne pas dire piégés. Serions les apprentis sorciers, férus de sciences et de techniques, qui ne peuvent rien faire pour se tirer d’embarras quand le monstre se réveille ?

Voilà bien de quoi nous garder en humilité. Nous sommes impuissants à tout contrôler. La nature sait bien prendre sa revanche sur nous et nous ramener de force au respect de ses lois, à la prudence élémentaire que trop souvent nous oublions d’observer.

Le volcan et sa poussière ont tout gâché des projets de plusieurs voyageurs. Au lieu d’aller là où ils le voulaient et quand ils le voulaient, des milliers de pérégrinants sont demeurés prisonniers dans l’inconfort des aéroports. Leur seule faute était de s’être fier au calendrier qui soudain se détraquait suite à la mauvaise humeur d’un volcan. Depuis la solitude islandaise arrivait en masse sur l’Europe la poudre invisible capable de bloquer les moteurs des plus gros transporteurs. On imagine la masse de compromis qu’il a fallu faire pour réduire l’engorgement des aéroports et pour apaiser les frustrations accumulées dans les files d’attente. Pas d’autres choix que d’inviter monsieur et madame tout le monde à se dépasser une fois de plus dans la patience et la bonne volonté. Il fallait composer avec la réalité.

Qu’aurons-nous appris de cette gigantesque aventure collective ? Qu’il faudrait peut-être mettre autant de talents et de ressources pour anticiper des solutions pratiques aux plus lourds embouteillages que nous en mettons à augmenter les volumes et les capacités de déplacements. Pourquoi pas des solutions alternatives ?

L’hémorragie pétrolière dans le Golfe du Mexique est le résultat, pour sa part, d’un triste et bête accident. Nous avons mal traité l’environnement et pris des chances inouïes pour l’amour du pétrole, et nous payons d’un prix très lourd cette incurie. Maintenant que les choses ont bien mal tourné, qu’apprendrons-nous de cette histoire terrifiante dont nous ne voyons pas encore la fin ? Quel message avons-nous pour l’avenir de nos exploitations du sol et du sous-sol ? Serons-nous plus sages et plus prudents et plus exigeants ? Saurons-nous mettre en priorité le respect de la nature et un encadrement plus rigoureux des sociétés pétrolières ? Allons-nous acquérir un sens plus aigu de nos responsabilités et ne pas craindre de l’imposer aux grandes sociétés d’exploitations minières, sylvicoles, agricoles et autres ?

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