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Siméon et la présentation de Jésus au Temple (Lc 2, 25-29)

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Siméon et sa venue au Temple sous l’inspiration de l’Esprit, jusqu’à : « Maintenant, Seigneur, c’est en paix que tu laisses s’en aller ton serviteur. »

La faveur accordée par Dieu à Siméon

1. II nous faut chercher une explication vraiment conve­nable de la faveur accordée par Dieu à Siméon. Comment cet « homme saint et agréable à Dieu », ainsi qu’il est écrit dans l’Évangile, « qui attendait la consolation d’Israël », reçut-il de l’Esprit Saint la révélation qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ du Seigneur? Voir le Christ était pour lui de quelle utilité? S’agissait-il d’une simple promesse de voir le Christ, sans n’en retirer aucun avantage, ou bien ne s’y cache-t-il pas une faveur digne de Dieu, faveur que mérita et reçut le bienheureux Siméon?

« Une femme toucha la frange du vêtement de Jésus et elle fut guérie » (Lc 8, 44). Si le seul fait de toucher l’extré­mité du vêtement fut d’un tel profit pour cette femme, que penser de Siméon qui, lui, « reçut l’enfant dans ses bras »? En le tenant dans ses bras, il éprouvait joie et allégresse, car il voyait qu’il portait le petit enfant venu dénouer les liens des captifs et le délivrer lui-même des liens du corps. Il savait bien que personne ne pouvait faire sortir qui que ce soit de cette prison corporelle avec l’espoir d’une vie future, sinon celui qu’il tenait dans ses bras.

2. Aussi est-ce à lui qu’il s’adresse : « Maintenant, Sei­gneur, c’est en paix que tu laisses s’en aller ton serviteur. » Car aussi longtemps que je ne tenais pas le Christ, aussi long­temps que je ne le serrais pas dans mes bras, j’étais prison­nier et je ne pouvais sortir de mes liens. Et cela, il ne faut pas le comprendre que du seul Siméon, mais du genre humain tout entier. Si quelqu’un sort de ce monde, s’il est délivré de la prison, de la demeure des captifs, pour s’avancer vers la royauté, qu’il prenne Jésus dans ses mains, qu’il l’entoure de ses bras et le garde tout entier dans son cœur : alors, il exultera de joie et pourra s’en aller où il le désire.

Prendre Jésus dans ses bras

Considérez comment, à l’avance, tout a été ordonné pour que Siméon ait mérité de tenir le Fils de Dieu. D’abord, l’Esprit Saint lui avait assuré qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.

3. Puis ce n’est pas par hasard et de façon banale qu’il est entré dans le Temple : il vient au Temple poussé par l’Esprit, « car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Rm 8, 14). L’Esprit Saint le conduit donc dans le Temple. Toi aussi, si tu veux tenir Jésus, le serrer dans tes bras et te montrer digne de sortir de prison, fais tous tes efforts afin d’avoir l’Esprit pour guide et venir au Temple de Dieu. Et voici que, maintenant, tu te tiens dans le temple du Seigneur Jésus, c’est-à-dire dans son Église, le temple « bâti de pierres vivantes » (1 P 2, 5). Tu te tiens dans le temple de Dieu quand ta vie et ta manière d’être sont vraiment dignes d’être appelées « L’Église ».

Mourir en paix

4. Si c’est « en esprit » que tu es « venu au temple », tu trouveras le petit enfant Jésus, tu l’élèveras dans tes bras et tu diras : « Maintenant, Seigneur, c’est en paix que tu laisses s’en aller ton serviteur. » En même temps, observe bien que la paix s’ajoute à la mise en liberté et à la délivrance. Siméon ne dit pas en effet : « Je veux m’en aller », il ajoute «qu’on me laisse m’en aller dans la paix. »

Le bienheureux Abraham reçut lui aussi cette même pro­messe : « Quant à toi, tu rejoindras tes pères dans la paix, au terme d’une heureuse vieillesse » (Gn 15, 15). Qui peut s’en aller en paix, sinon celui qui possède la paix de Dieu, cette « paix qui surpasse toute intelligence et garde le cœur de qui la possède » (Ph 4, 7). Qui peut sortir en paix de ce monde, sinon celui qui comprend que « c’est Dieu dans le Christ qui réconciliait le monde avec lui-même » (2 Co 5, 19), celui qui ne retient en lui aucune inimitié, aucune opposition à l’égard de Dieu, mais qui, après s’être acquis par ses bonnes œuvres la paix, la concorde parfaite, peut s’en aller dans la paix rejoindre les saints patriarches auprès desquels Abraham est parti?

5. Mais pourquoi parler des patriarches? C’est auprès du Prince et Seigneur des patriarches, près de Jésus lui-même qu’il s’agit de s’en aller. D’où cette parole : « II est bien préférable de mourir et d’être avec le Christ » (Ga 2, 20). Donc, afin que nous aussi, debout dans le Temple et le Fils de Dieu serré dans nos bras, nous soyons dignes d’être délivrés et de partir vers un monde meilleur, prions le Dieu tout-puissant, prions aussi le petit enfant Jésus lui-même avec qui nous désirons nous entretenir, en le tenant dans nos bras, lui « à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen » (1 P 4, 11).

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