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Se laisser réconcilier !

Imprimer Par Jacques Marcotte

La fin de janvier a ramené la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’était l’occasion pour les communautés chrétiennes de puiser à la source de l’unité, qui est l’Esprit donné aux apôtres et à toute l’Église. Nous comprenons que, malgré les bonnes volontés à l’œuvre pour la faire, l’unité des Églises est un projet qui nous dépasse.

Nous sommes les héritiers de nombreux accidents de parcours qui ont mené l’Église à des séparations plus ou moins prononcées. Les traditions religieuses et la politique ont souvent durci les choses. Paradoxalement la division des Églises a donné naissance à des différences qui, à la longue, sont devenues une richesse pour l’ensemble.

La sympathie, la curiosité et l’intérêt que nous portons aux autres confessions ne suffisent pas à bâtir les ponts de la communion entre nous. Nos divisions ne sont pas seulement culturelles, sociales ou politiques, elles sont bien souvent d’ordre théologique et doctrinal. L’obstacle à l’unité est d’autant plus difficile à surmonter. Parce qu’alors c’est notre foi, dans sa substance même, qui est menacée ou privée d’une part importante d’elle-même.

La semaine de prière pour l’unité, c’était l’occasion de nous parler, de réfléchir ensemble, de relativiser bien des choses au sujet de nos différences. Cet exercice devrait se continuer toute l’année. Peut-être qu’alors certaines barrières seraient de moins en moins tenues pour absolues et nous verrions mieux qu’elles ne servent qu’à protéger nos acquis et nos habitudes, qu’à maintenir en place une séparation artificielle.

Si nous pouvions nous placer à la fois sous le regard de Dieu qui nous aime tous et qui nous veut heureux, et sous les regards suppliants de l’homme et de la femme d’aujourd’hui qui, en toute bonne foi, ne demandent qu’à trouver le chemin vers Dieu, que de choses pourraient vitement changer. Laissons donc chacun et chacune être sincère et juste dans son choix ou son état confessionnel. Laissons l’Esprit parler aux Églises. Qu’il désarme ceux et celles qui ne croient qu’en eux-mêmes et qui méprisent les autres ! Qu’il nous donne à chacun, chacune, l’attitude du publicain ! Car c’est lui, l’humble publicain, qui est retourné chez lui justifié et non pas l’autre.

Jacques Marcotte, o.p.

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