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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

3e Dimanche du temps ordinaire. Année B.

Imprimer Par Jacques Sylvestre

En passant

Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets. Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.

Commentaire :

« Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du porteur de bonnes nouvelles qui annonce la Paix, apporte le bonheur et annonce le salut, qui dit à Sion : « Ton Dieu règne » (Is. 52,7) Aucun texte ne me semble plus indiqué pour cette réflexion sur l’évangile du jour : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle de Dieu ». Jésus proclamais le Bonne Nouvelle de Dieu : les temps sont accomplis (Mc 1). L’évangile, la Bonne nouvelle. Quelle est cette Bonne Nouvelle ?

LA BONNE NOUVELLE

Dans ce prologue de l’évangile de Marc, le terme « évangile » est trois fois répété, il constitue le mot-clé. Le mot encadre les premières paroles de Jésus. Pour comprendre, il importe donc de partir de ce mot et de son sens exact. Jésus semble se définir par l’évangile : « Évangile de Jésus Christ ». Il se donne pour fonction essentielle de proclamer l’évangile. Le prologue de Marc nous met en présence de trois expressions : « Évangile de Jésus Christ », « Évangile de Dieu » et « Évangile ». Marc utilise maintes fois le terme ( 13,10 ; 14,9 ; 16,15, 8,35 ; 10,29). Matthieu n’utilise le mot que trois fois et Luc ne l’emploie jamais. Marc a sans doute été influencé par son maître d’un moment, l’apôtre Paul qui l’utilise une soixantaine de fois dans le sens d’ « annonce de bonheur et son contenu ». Réalité vivante, dynamique, événement en marche ( 2 Co. 4,4 ; Rm.1,16), « l’évangile, puissance de Dieu pour le salut ». Paul emprunte sa notion d’Évangile au livre de la Consolation d’Israël (Is.40-55) dans le sens de « libération », retour des exilés, rendu possible par la victoire de Cyrus sur Babylone accompagné d’un décret autorisant la reconstruction du Temple. C’est en libérant son peuple que Dieu manifeste sa puissance comme Sauveur, sa justice et son amour. On saisit alors tout le sens du texte « Qu’ils beaux les pieds du porteur de Bonnes nouvelles…».

Pour Marc, l’intronisation du Règne de Dieu commence avec la vie publique de Jésus. La puissance du Ressuscité se manifeste alors par ses actes de puissance, les miracles dont Marc en rapporte 15 sur 18 dans la première partie de son oeuvre. Jésus est ce Règne en personne. Les textes de Paul (Rm.,1,1-5 , 16-17) et de Marc (1, 14-14) révèlent la réponse de l’homme à l’événement de salut. Se convertir c’est croire à l’Évangile, l’avènement du Règne.

COMMENT L’ACCUEILLIR

Comment lire le récit de la vocation des disciples, leur accueil au Règne de Dieu ? Un fait divers pris sur le vif, un appel longuement réfléchi de la part des élus ? Nous avons ici deux récits sans doute maintes fois repris dans l’Église primitive : appel adressé à Pierre et André, puis à Jacques et Jean. Une lecture plus attentive nous permet de retenir quelques éléments de base : en passant, Jésus voit des hommes de métier, il les appelle. Aussitôt ceux-ci abandonnent tout pour suivre Jésus. En somme, ces deux récits forment un tout et se complètent l’un l’autre. Ces hommes étaient pêcheurs, ils abandonnent tout : filets, barque et le père, métier et famille, pour devenir selon la promesse de Jésus « pêcheurs d’hommes ». Ce récit rappelle singulièrement la vocation d’Élisée. (1 R. 19, 19-21) Elie, passant près de là, voit un homme à son travail. Il l’invite à le suivre. Le disciple abandonne tout et s’attache au pas du prophète.

L’initiative d’appeler vient donc de Jésus : en passant, il voit des hommes de métiers et les invite à le suivre. Jésus voit, choisit et appelle qui il veut, en passant. Puis la réponse de l’appelé : aussitôt, quittant tout… famille métier, pour un don total, une mission qui vient de Jésus et de son appel. On pourrait croire à un engagement primesautier. Que savent-ils donc de Jésus ces quatre premiers disciples ? Marc veut tout simplement établir le fait que toute initiative de ce côté vient de Jésus seul ainsi que la grâce de le suivre. Ils ont laissé leur barque pour s’embarquer dans une aventure dont ils ne soupçonnent pas les exigences. Marc leur en fera sentir le poids avec les annonces de la Passion dans la seconde partie de son évangile.

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