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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

Christ-Roi. Année A.

Imprimer Par Jacques Sylvestre

Oyé, oyé, la cour est ouverte!

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Commentaire:
La roue du temps tourne sans arrêt. Depuis quand et jusqu’à quand ? Qui saurait le dire non pour l’ensemble de l’univers, mais pour nous plus encore ? Une autre année liturgique qui s’achève, une autre va bientôt commencer. Est-ce à dire que chaque année, nous revenons à notre point de départ ou que nous avons marqué le pas, sans plus avancer ? Une histoire qui ne connaît aucun progrès n’est pas une histoire. Le temps est venu avec cette fête du Christ Roi de faire un retour sur l’année qui s’achève et faire comme une répétition du jugement dernier. D’aucun diront qu’il importe davantage de regarder vers l’avenir. N’importe-t-il pas davantage de jeter un regard sur tout ce que nous avons accompli cette année au regard de Dieu et dans l’esprit de l’évangile6 Il est assez étonnant de voir que Matthieu termine son message comme il l’avait commencé : les bonheur promis aux doux, aux humbles, aux affamés de justice et de paix, et le jugement porté en regard de cette charte du royaume.

Comme si tout devait être mesuré sur la qualité ou l’absence du bonheur. Jésus viendra comme un juge des vivants et des morts. Il le sera d’autant plus qu’il est venu refaire l’humanité, redonner aux humains le goût de vivre ensemble. Il est venu sauver l’homme de ce bourbier infâme dans lequel la faute originelle l’avait enlisé. Et si la fête du Christ Roi nous offre un temps d’examen de conscience, elle se veut davantage une occasion de relancer un autre année liturgique remémorant les grandes leçons de vie humaine de Jésus.

Jésus n’a pas retenu jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’est fait homme, grand prêtre compatissant à toutes nos souffrances. Dans l’humilité de la condition humaine, il nous a rappelé les grandes assises de cette vie humaine : la paix, la justice et l’amour. Il reviendra dans la gloire à la fin des temps pour nous juger. Le plafond de la chapelle Sixtine évoque pour nous la scène de ce jugement denier et ce n’est pas sans effroi et peur que nous pouvons prévoir à l’avance ce jour. Si nous ne vivons pas les béatitudes, nous ne pourrons être que du nombre des désavoués.

En vérité, ce n’est pas le Christ qui nous jugera, mais chacun de nous portera sur sa vie dans les tout deniers instants de son existence un regard juste, sans sévérité ni complaisance. Et chacun pourra revoir avec une parfaite clairvoyance tout ce qu’il a fait ou omis. En somme, c’est maintenant que ce jugement devrait se faire, car c’est aujourd’hui que nous offrirons au pauvre de quoi boire, se vêtir, se guérir ou le lui refuserons. C’est maintenant que nous agissons ou non à l’égard du « plus petit de nos frères ».

Si la fête du Christ Roi et le jugement qu’elle prévoir nous hantait faute de bonnes actions accomplies, le prophète Ézéchiel nous présente le divin pasteur en termes rassurant : « Je veillerai sur me brebis et je vais les délivrer. La brebis perdue, je la cherche, l’égarée je la ramène. Celle qui est blessé, je la soulagerai, celle qui est faible, je la rendrai plus forte » (Ez. 34,16+). Celui « qui va juger entre brebis et brebis » (Ez. 34,17) demeure toujours le Rédempteur miséricordieux. Est-il possible que l’Amour, le Père, abandonne un seul de ses enfants d’adoption et ne lui donne pas toutes les grâces de conversion?

La cour est ouverte et tous les jours la grâce nous invite à visionner notre vie quotidienne à la lumière de l’évangile du bonheur que nous devons partager avec tous.

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