Il était une fois un homme et une femme. La plupart des gens disaient: un jeune homme et une jeune fille parce que cet homme et cette femme étaient plein de jeunesse, de dynamisme et de confiance en l’avenir. Des parents préféraient dire: un fils, une fille, en prononçant leur nom avec beaucoup d’affection. Chacun des deux jeunes étaient beaux, mais quand ils étaient ensemble, ils étaient encore plus beaux. Ils s’embellissaient mutuellement.
Quelqu’un dit: «Ils ressemblent à un rosier. Ils sont aussi beaux que des roses en belle saison. Ils sont épanouis. Ils dégagent un parfum de bonheur ». Mais un horticulteur qui connaissait les roses et la poésie eut une hésitation: «Les rose, dit-il, ne durent que l’espace d’un matin».
Or le jeune couple dura plus longtemps qu’un matin. Il traversa des saisons. Et il continuait de grandir, sans se faner comme se fanent les roses. Un sage horticulteur s’approcha et examina la plante. Il finit par dire: «Ce n’est pas un rosier, c’est un chêne. Un tout petit chêne qui vient à peine de naître et qui peut devenir un arbre géant!» Un autre sage horticulteur ajouta: « Et les chênes sont éternels!» On aurait dit saint Paul proclamant: «L’amour ne passera jamais!»
Dans une de leurs conversations, les horticulteurs parlaient de ce petit chêne. L’un d’eux dit: «Pour qu’il soit éternel, le chêne doit bien enfouir ses racines dans de la bonne terre. Il sera éternel si ses racines se nourrissent d’attention l’un à l’autre ». L’amour ne dure que si on l’entretient. De l’attention, de la confiance mutuelle, de la fidélité. Dans le mot «fidélité», il y a le mot «foi »: croire en soi-même, croire en l’autre, croire en son projet amoureux, croire en son mariage. Et l’inventer jour après jour. Créer son couple jour après jour.
Un autre horticulteur ajouta: «Pour que le chêne soit éternel, il faudra aussi de la pluie et un peu de vent ». Une pluie douce qui pénètre la terre et gorgent les racines, puis le tronc, puis les feuilles. Et du vent qui bouscule un peu, si le couple a la tentation de se figer, de s’ankyloser. Il faudra des solidarités, des amis et des parents qui soutiennent, des enfants qui agrandissent l’amour et qui entraînent au dépassement, le témoignage de couples heureux qui donnent le goût de tenir bon quand surgit l’orage.
Parmi les horticulteurs, il y en avait un qui parlait peu et qui écoutait beaucoup. Il prit la parole cependant pour ajouter: «Il faudra aussi le soleil de Dieu. Dieu seul est éternel ». Et seul son amour est éternel. Et quand nous rencontrons d’autres amours éternelles, ce sont des amours greffées sur Dieu. Le chêne de ce jeune couple tournera son feuillage vers le soleil de Dieu. Dieu leur a donné naissance l’un par l’autre. Dieu les gorgera de lumière pour que leur vie s’épanouisse, pour qu’ils se rendent plus humains de jour en jour. Il les réchauffera aux jours de grands froids. En pensant au Christ qui a donné sa vie, toute sa vie, ils se donneront l’un à l’autre corps, coeur et esprit. En se rendant heureux mutuellement, ils laisseront l’amour de Dieu les envahir, les combler de joie, les ressusciter de leurs épreuves. C’est ainsi que Dieu les unira pour qu’ils soient éternels.
Il était une fois un homme et une femme pleins de jeunesse, de dynamisme et de confiance en l’avenir. Ils étaient beaux, et quand ils étaient ensemble, ils étaient encore plus beaux. Et ils trouvaient le moyen d’embellir les paysages où ils se retrouvaient. Et Dieu dit: « Il faut qu’ils soient éternels! Comme les chênes! Comme mon amour!»