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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

3e Dimanche du temps ordinaire. Année A.

Imprimer Par Jacques Sylvestre, o.p.

Dynamique missionnaire

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

Commentaire:

Les Fêtes terminées, les évangiles qui vont suivre, dimanches du temps ordinaire, racontent la vie publique de Jésus, ses débuts missionnaires et l’appel des premiers disciples. Pour suivre le Maître, la liturgie utilise cette année « A » le texte de Matthieu. Une remarque en passant : des trois lectures de la messe, la première est de l’Ancien Testament et fait habituellement corps avec l’évangile. D’où la tentation d’ignorer la seconde lecture sous prétexte qu’elle fait bande à part. On se priverait ainsi de la moitié du Nouveau Testament, car cette deuxième lecture est constituée d’extraits des lettres des Apôtres. L’ignorance habituelle de cette lecture appauvrit nos célébrations qui prennent souvent l’allure de « messes à thème ».

L’épisode relaté ce dimanche marque la fin du temps des Prophètes et de la Loi. Jésus, face à l’hostilité du roi et la menace qui pèse sur lui après l’arrestation de Jean-Baptiste, se retire en Galilée. Il avait passé quelques temps à l’école de Jean, sa prédication allait poursuivre l’appel du Précurseur à la conversion. assortie de l’annonce de la bonne nouvelle du Royaume.

Suit alors dans le texte une longue citation de l’Écriture. Le procédé est abondamment utilisé par l’évangéliste Matthieu. Ce dernier l’utilise toutefois avec une certaine liberté, allégeant les textes au besoin et leur conférant souvent un sens dérivé de l’événement auquel il est rattaché. Matthieu se pliait ainsi aux us et coutumes rabbiniques de son temps. D’ailleurs on sait que des recueils de citations de l’Ancien Testament circulaient parmi les premiers chrétiens. Il nous faudra donc reconnaître qu’un effort de compréhension de l’Ancien Testament constitue une des clés essentielles à la saisie de l’évangile de Matthieu et de sa communauté.

Pour résumer l’épisode relaté ce dimanche, trois parties le constituent : le retrait de Jésus en Galilée et l’essentiel de sa prédication ; le déplacement le long du Lac de Tibériade et l’efficacité de la mission : quatre homme tenus par des liens familiaux se mettent à la suite de Jésus.

Les derniers versets soulignent le déplacement de Jésus conférant à sa prédication une dimension inusitée : il s’adresse à tous dans les synagogues et dans les villages, sans oublier les blessés de la vie. Jésus se met en mouvement et tel sera l’un des traits caractéristiques de sa mission : « Il faut que j’aille ailleurs porter la Bonne Nouvelle… » Dynamique du mouvement et suite de Jésus pourraient définir l’essence même de ce passage. Le texte cité, extrait du prophète Isaïe, mesure toute l’ampleur de sa mission. « Le peuple qui marchait dans le ténèbres a vu une grande lumière se lever, sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi » (Is. 8 : 23 – 9 :1).

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