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Que la paix nous ébarlouisse !

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

Parlons de la paix. Parlons-en encore! Et beaucoup, jusqu’à l’obsession! Parlons de la paix jusqu’à ce qu’elle rejoigne les profondeurs de notre être et qu’elle finisse par nous sortir par les pores de la peau. Nos mains alors seront les siennes quand elles se tendront. Nos bras seront les siens pour embrasser.

Parlons de la paix à la manière de la Bible. La Bible comme un terrain neutre où nos divergences puissent s’exprimer sans agressivité? Le plus beau mot hébreu est peut-être shalom avec toute sa famille d’expressions pour dire la plénitude: être intact, être complet, être achevé, avoir retrouvé son intégrité. Cet état de plénitude crée un bien-être, une harmonie de la personne avec elle-même, avec les autres, avec la nature, avec Dieu.

Un état d’apaisement qu’une expression québécoise traduit bien: s’ébarlouir! Quand un tonneau en planches de bois est abandonné au gros soleil de l’été, il sèche. Du même coup ses planches rétrécissent et les cerceaux de fer glissent jusqu’à terre. Sans être retenues, les planches se laissent choir en se déployant comme les pétales d’une fleur. On dit alors qu’elles s’ébarlouissent! Que la paix nous ébarlouisse au soleil de nos bonnes volontés!

Le bonheur de se trouver en santé et d’aller bien traduit la paix. Se sentir en sécurité. Goûter à la concorde fraternelle, dans la confiance les uns dans les autres. Cet paix bienheureuse dénoue les coeurs. Elle entraîne dans la recherche de la justice. Elle suscite le bien. Elle déroute le mal. Voici qu’un fils t’est né; lui sera un homme de paix et je le mettrai en paix avec tous ses ennemis alentour, car Salomon sera son nom, et c’est en ses jours que je donnerai à Israël paix et tranquillité. Il bâtira une maison à mon nom, il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père. (1 Chroniques 22, 9-10)

Cette paix vient de Dieu. Elle ne peut être qu’un don et un don gratuit. Elle prend les chemins de la prière et de l’engagement en faveur de la justice. Devant Dieu dans la prière, j’écoute. J’écoute mon coeur qui bât. J’entends le coeur des autres. J’entends le coeur de Dieu, le Père d’où viennent nos fraternités et nos égalités. Mes yeux adoptent alors le regard de Dieu sur les autres. Comment alors ne pas rechercher la justice, toute justice. Justice au sens d’ajuster! Ajuster ma vie au regard de Dieu. M’ajuster aux autres. Chercher l’harmonie avec les autres. D’autant plus que Dieu, loin de se décourager, ne cesse jamais de relancer son peuple, de me relancer sur les chemins de la paix: Je conclurai avec eux une alliance de paix, je ferai disparaître du pays les bêtes féroces. Ils habiteront en sécurité dans le désert, ils dormiront dans les bois. (Ézéchiel 34, 25)

Je vous entends me dire: Tu rêves, naïf! Vous avez raison. Je rêve, mais c’est avec les rêves que l’humanité a fabriqué ses plus grandes merveilles. C’est avec des rêves qu’elle a découvert ce qui la fait vivre profondément. Martin-Luther King l’avait compris: I have a dream… Je fais le rêve…

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