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Prières diverses

Imprimer Par Syméon le Nouveau Théologien, Alexandre Soljenitsyne, Hippolyte

La visite de Dieu
Syméon le Nouveau Théologien

Il vint à ma rencontre et se découvrit à moi.
D’où et comment vient-il? Je ne sais.
Comment en effet pourrais-je savoir
d’où est venu celui qu’aucun homme
n’a encore jamais vu,
dont personne n’a su où il se trouve,
où est le lieu de son pâturage et de sa couche?
Car on ne peut absolument pas le voir,
ni non plus le concevoir;
il habite dans une lumière
inaccessible, il est lumière
en trois personnes, de manière inexprimable,
dans des espaces infinis,
mon Dieu infini,
Père unique comme le Fils,
Unis à l’Esprit Divin.
Un sont les trois et les trois
sont un seul Dieu, d’une manière inexplicable.
La parole est incapable
d’exprimer l’inexprimable
et l’esprit de la concevoir clairement.
Je peux déjà avec peine
exprimer quelque chose de ce qu’il y a en nous,
mais t’expliquer ces mystères
ni moi ni personne d’autre
ne pourra le faire.

Syméon le Nouveau Théologien. Hymnes XXIX, vers 135-161, Hymnes, t. II, p. 325, Traduction L. Neyrand, sources chrétiennes no 174, 1971

Comme il m’est facile de vivre avec toi, Seigneur!
d’Alexandre Soljenitsyne (écrivain russe né en 1918)

Comme il m’est facile de vivre avec Toi, Seigneur!

Comme il m’est facile de croire en Toi!

Lorsque mon esprit tombe dans la perplexité ou se tait accablé; lorsque les gens les plus intelligents ne voient pas plus loin que le soir d’aujourd’hui et ne savent pas ce qu’il faudra faire demain, Tu me donnes la claire confiance que Tu existes et que Tu as souci de toutes les routes vers le bien ne soient fermées.

Par dessus les cimes de la gloire terrestre, je regarde avec étonnement ce chemin que jamais je n’aurais pu inventer moi-même, ce chemin merveilleux au-delà du désespoir, là d’où, moi aussi, je pourrai envoyer à l’ humanité un reflet de Ta lumière.

Et ce qu’il faudra que je leur dise moi-même, Tu me le donneras, et si je n’y parviens pas, cela veut dire que Tu en as destiné d’autres pour cela.

Oui, Seigneur, toutes nos vies sacrifiées, nos vies boiteuses, nos gémissements et nos larmes,

Tout cela ne donnera-t-il pas une beauté éternelle et achevée?

Je sens avec tant de clarté que ce qu’il y a en moi n’est pas encore tout moi.

Je sens quelque chose de très indestructible, quelque chose de très, très haut :

Quelque chose comme un éclat de l’Esprit universel!

Alexandre Soljenitsyne (né en 1918)

Hymne de la Croix
de Hippolyte

Cet arbre m’est une plante de salut éternel,
de lui je me nourris, de lui je me repais.
Par ses racines je m’enracine
et par ses branches je m’étends,
Sa rosée me réjouit
et son esprit comme un vent délicieux me fertilise.
A son ombre j’ai dressé ma tente,
et fuyant les grandes chaleurs
j’y trouve un abri plein de rosée.
Ses feuilles sont ma frondaison,
ses fruits mes parfaites délices,
et je jouis librement de ses fruits,
qui m’étaient depuis l’origine réservés.
Il est dans la faim ma nourriture
dans la soif ma source,
Et mon vêtement dans la nudité
car ses feuilles sont l’Esprit de vie :
loin de moi désormais les feuilles de figuier.
Quand je redoute Dieu, il est ma protection
et quand je chancelle mon appui,
quand je combats mon prix et quand je triomphe mon trophée.
C’est pour moi le sentier étroit et la route resserrée;
c’est l’échelle de Jacob et le chemin des anges,
au sommet duquel le Seigneur est vraiment appuyé.
Cet arbre aux dimensions célestes
s’est élevé de la terre aux cieux,
se fixant, plante éternelle, au milieu du ciel et de la terre,
soutien de toutes choses et appui de l’univers
support de toute la terre habitée et joint du monde,
tenant assemblée la variété de la nature humaine
et cloué par les chevilles invisibles de l’Esprit,
afin qu’ajusté au divin, il n’en soit plus détaché.
Touchant par son faîte le sommet des cieux,
affermissant la terre par ses pieds
et étreignant de tous côtés par ses mains immenses
l’esprit nombreux de l’air entre ciel et terre,
il était tout entier en tout et partout, Amen!

Hippolyte, texte inspiré du Traité sur la Pâque,Traduction P. Nautin, Sources chrétiennes, 1950, p. 176.

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