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Le rosaire dans la ville,

Responsable de la chronique : Francine Paquin
Le rosaire dans la ville

La Vierge Marie et sa mission

Imprimer Par Francine Paquin

Marie, la Femme de la Nouvelle Alliance

La désobéissance d’Adam et Ève a rompu l’Alliance avec Dieu, Marie, par son adhésion au plan divin est devenue la femme de la Nouvelle Alliance. À l’Annonciation, Marie reçoit en sa chair et son âme la touche délicate et mystérieuse de l’Esprit de Dieu, son divin Époux.En accueillant l’Esprit-Saint en elle, Marie, Vierge et Mère, a donné naissance à Jésus, le Fils de Dieu venu rétablir l’Alliance entre Dieu et nous. Parce que Marie nous donne Jésus, avec elle, nous entrons dans la Nouvelle Alliance. Marie, nouvelle Ève nous offre les prémices de l’amour, de la Bonne Nouvelle de Jésus. Le consentement de Saint-Joseph au plan de Dieu donne à Jésus une descendance; l’humanité de Jésus s’inscrit dans la lignée de David.

Ce corps qui devait être livré à notre contemplation et à notre adoration s’est formé peu à peu dans les entrailles de Marie. Cependant, ce petit corps divin dans le sein d’une Vierge Mère a été engendré non par le vouloir d’un homme mais par l’Esprit Saint, par une même volonté divine du Père et du Fils : Jésus prend chair dans notre humanité pour révéler à cette humanité de quel amour infini est elle aimée.

Jésus, ayant été engendré par l’Esprit Saint, la vie du Fils de Dieu sur terre ne pouvait être que le don de l’amour de Dieu pour cette humanité. Sans le fiat de Marie, sans son consentement empreint d’une fidélité et d’une foi inébranlables, Jésus n’aurait pu prendre chair dans le sein très chaste de la Vierge. Si le divin corps de Jésus s’est développé dans le sein de Marie, l’âme de la Vierge fut le premier berceau visité par l’amour du Père qui, de toute éternité, avait choisi et préparé le Temple immaculé dans lequel son divin Fils devait naître.

La Vierge Marie fut le premier ostensoir dans lequel Jésus reposa. Jésus est venu dans le sein virginal de sa Sainte Mère avec toute son humanité et sa divinité. Portant en sa chair et son âme, la vie de Jésus, Marie lui était unie dans le plus parfait amour, au cœur de la Trinité Sainte. Marie n’a pas vécu pour s’accaparer de Jésus, elle n’a pas cherché à le garder jalousement pour elle. Marie connaissait les saintes Écritures, sans en comprendre toute la portée, « Marie gardait fidèlement tous ces souvenirs dans son coeur » (Lc, 2, 51) L’ombre de la croix couvrait le Fils de Marie, elle lui avait donné la vie pour que cette vie offerte sur une croix donne à son tour la vie éternelle à l’humanité.

Marie nous aime autant qu’elle aime Jésus. Marie a participé à la passion de son Fils; avec lui, elle a accepté ses indicibles souffrances, en son cœur, elle a ressenti les douleurs infligées à Jésus; elle a vécu ce drame humain et divin dans l’oblation la plus totale : « Une épée te transpercera l’âme »lui avait prédit le vieillard Siméon. (Luc, 2, 35) Parce que l’Immaculée, unie à son divin Fils, a accueilli le projet miséricordieux du Père, comment pouvait-elle nous aimer moins alors que nous sommes au cœur du salut accordé, au coeur de la miséricorde infinie!

Le véritable amour, ce feu de l’Esprit qui anime et féconde Marie ne peut se mesure, se soustraire ou s’augmenter, l’amour de Marie à l’image de celui de Jésus est un don total, irréversible, inconditionnel, comblé de la joie de l’Esprit; Marie a tout donné, elle participe à la rédemption. Étant née immaculée dès sa conception, son âme limpide, toute imprégnée de l’amour de Dieu ne peut aimer que du même amour que Dieu aime. Aussi, le Christ l’a unie à son sacerdoce royal, Marie collabore au salut de l’humanité.

Lorsque Jésus a quitté la terre, ses apôtres ont poursuivi sa mission dans l’annonce du Royaume et la célébration de l’Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi» (Lc, 22,19) La Vierge Marie a été le premier reposoir de son Enfant. Avant de communier au corps ressuscité de Jésus, elle a communié à la vie humaine et divine qui s’est développée en elle, elle a chéri et nourri son Dieu. Mère et disciple de Jésus, ses entrailles ont reçu le baiser chrismal, le don de Dieu. Nous ne pouvons concevoir avec quel amour et quel bonheur la Mère de Dieu recevait de la main des apôtres le corps et le sang de son divin Fils ressuscité! Marie, Mère du bel Amour, donne-nous faim de ton Jésus Eucharistie.

Sur la croix, à l’heure de rendre l’âme, une lance a percé le côté de Jésus d’où ont jailli le sang et l’eau de notre enfantement. Jésus nous donne sa Mère; nous devenons les enfants de Marie, mère de tous les humains rassemblés dans le corps mystique du Christ devenu Église. Au jour de la Pentecôte, en présence de la Vierge Marie, les apôtres reçoivent l’effusion de l’Esprit-Saint; sous la mouvance de l’Esprit divin naît l’Église du Christ.

La Vierge Marie, à la suite de Jésus est le modèle exemplaire de la parfaite missionnaire. Par sa vocation de fille du Père, mère de Jésus, épouse de l’Esprit-Saint, la Vierge Marie communie à la vie de la Sainte Trinité. Du Ciel et lors de ses nombreuses apparitions sur terre, Marie poursuit sa mission en appelant inlassablement ses enfants à la conversion afin qu’ils trouvent leur bonheur dans l’amour de Dieu. Marie accompagne chacun de ses enfants dans leur mission afin de les conduire dans les pas de Jésus, sur le chemin de la sainteté. Dans la continuité de la mission de son divin Fils, Marie est Mère de l’Église.

L’Église reçoit sa mission : « Jésus dit à ses disciples : « Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint, et vous leur enseignerez, pour qu’ils l’observent, tout ce que je vous ai ordonné. Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du temps. » (Mt, 28, 19-20) L’Esprit-Saint guide et sanctifie l’Église. L‘Église du Christ reconnaît et confère à Marie le titre de Mère de l’Église. Dès sa conception, la Vierge Marie est le temple parfait de la Trinité sainte. La mission de Marie est d’éduquer et de conduire l’Église jusqu’à sa pleine réalisation, c’est-à-dire, à la perfection du corps du Christ en chacun de ses membres. Si la Vierge Marie est Reine, elle est avant tout une Mère aimante, attentive à chacun de ses enfants. Aussi, l’Église de son divin Fils est invitée à avoir les mêmes attributs que Marie, Mère de l’Église.

L’Église se veut maternelle, compatissante et sainte à l’image de la Vierge Marie. Tout comme Jésus est venu sur terre pour servir, l’Église doit se faire humble, ouverte aux souffrances et aux besoins de ses fils et de ses filles, dans le service, à l’image de Marie. Dans les épreuves de la purification, l’Église peut se confier à Marie, elle est Celle qui soigne les blessures, l’Étoile qui lui montre le chemin. Marie a été la sainte demeure de Jésus, elle l’a porté en elle tout comme elle continue de porter, en tant que Mère de l’Église, le corps mystique de son Fils. Marie, Mère de l’Église est la figure de l’Église triomphante du Christ, elle continue d’enfanter spirituellement chacun de ses enfants pour les conduire à son divin Fils.

La vie de Jésus comme celle de la Vierge Marie perpétue la beauté et la richesse du rosaire, ce qui donne à la terre une couleur céleste, un baume d’espérance sur la route d’exil que nous parcourons. Le Magnificat de la Vierge Marie veut retentir dans toute l’Église, au cœur de tous les fidèles. Marie accompagne et protège ses fils de prédilection, les âmes sacerdotales, ils sont le souffle de l’Église par lequel le peuple de Dieu se sanctifie. La Vierge Marie a assisté les apôtres au jour de la Pentecôte alors qu’ils recevaient l’Esprit de son divin Fils, elle continue d’accompagner ses fils de prédilection afin qu’ils soient à l’image de Jésus, imprégnés de l’amour du Père.

Que l’on soit un homme ou une femme, nous sommes tous appelés à vivre une maternité spirituelle. Nous avons tous reçu la vie pour la donner à notre tour; la mère donne une vie corporelle à l’enfant conçu en elle, tout au long du développement de son enfant, elle contribuera à parfaire sa santé physique, mentale et spirituelle. Ainsi, notre âme doit être prête à être fécondée par l’Esprit-Saint pour donner de notre vie à ceux que l’Amour met sur notre chemin. L’offrande de notre vie, de nos prières, de nos sacrifices donnés par amour à Jésus pour la conversion des pécheurs, -en commençant par notre propre conversion- s’inscrit dans la mission d’une fécondité spirituelle. Marie invite ses enfants à poursuivre sa mission qui devient la nôtre, à être une terre fertile à l’action de l’Esprit-Saint afin de vivre de l’amour de Dieu avec nos frères et sœurs.

Laissons-nous enfanter à la vie du Christ, par Marie, sa Mère et notre Mère afin que l’Église soit une, sainte, catholique et apostolique, image vivante de Celui qui nous donne le salut. La victoire de l’Église est assurée par le cœur immaculé de la Vierge Marie qui ramène le cœur de ses enfants à son fils Jésus. Sur les eaux troubles de notre monde, elle tient en main le gouvernail du vaisseau porté par la croix de son divin Fils.

Marie est Mère de l’Église, Mère du corps mystique de Jésus, elle nous accompagne sur nos chemins de vie, nos chemins de croix. Si l’eucharistie nous recrées en la vie divine du Christ, la Vierge Marie nous enfante spirituellement à la vie de son Fils à chaque eucharistie, son sang présent avec celui de Jésus, elle enfante Jésus en nos âmes et son désir le plus cher est de nous voir toujours plus conformes et plus unis à son divin Fils pour que nous puissions nous aussi, par notre union à Dieu, enfanter les âmes de nos frères et sœurs afin qu’ils reviennent vers Dieu. C’est là notre maternité spirituelle.

Le rosaire dans la ville

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