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Témoins du Christ,

Responsable de la chronique : Yves Bériault, o.p.
Témoins du Christ

Trois histoires de familles – témoins

Imprimer Par André Sève

  1. Valérie et son mari Serge, bouleversés par l’homosexualité de leur fils, racontent leur effondrement et leur remontée, grâce à l’enseignement du Christ.
  2. Des parents profondément chrétiens se souviennent comment l’impossible est devenu possible dans l’accueil de leur fille homosexuelle.
  3. Jean, père de quatre enfants, 49 ans de mariage, raconte devant ses enfants, – un jour de déprime – comment il n’a pas réussi dans la vie. Quelques jours plus tard, l’une de ses filles lui écrit une lettre qui l’a réconcilié avec sa vie.

1) Notre fils aîné, Jean-Marie, 21 ans, nous a avoué qu’il était homosexuel. Nous étions tous les trois ; j’étais paralysée, je n’ai pu que l’embrasser. Mais pour le papa, Serge mon mari, ce fut terrible : « Demain matin, je le chasse ». Je ne le reconnaissais plus, lui qui est si bon, si compréhensif. Il était atteint dans sa fierté de père. Amour et fierté. Jean-Marie a énormément de qualités. Il y eut une scène affreuse. Jean-Marie s’est enfui. Serge et moi nous devenions des étrangers. J’ai voulu sauver au moins notre prière de couple, le soir. C’était difficile, seulement une écoute du Christ par une lecture. Un soir, j’ai choisi le retour de l’enfant prodigue. Serge s’est mis à pleurer. Nous nous sommes embrassés. Il a parlé de la déclaration de son fils pour la première fois depuis le départ de Jean-Marie. « Je pardonne moins bien que Dieu. Et je n’ai même rien à pardonner, je dois aimer mon garçon tel qu’il est ».

Jean-Marie est revenu à la maison. Je ne sais comment ils se sont parlé. J’ai vu que Serge lisait des articles sur l’homosexualité. Il m’a dit : « Si nous ne pouvons pas porter cela, ce n’est pas la peine d’être chrétiens ».

2) Notre fille nous a avoué qu’elle était homosexuelle, elle vit avec une jeune femme. Nous lui avons fermé notre porte. « C’est impossible d’accepter cà ». Impossible, impossible ! Est-ce que nous n’oublions pas un troisième élément ? Jésus nous demande d’aimer, il nous a donné l’exemple. Mais aussi la force d’aimer. C’est peut-être cela que nous voyons moins bien. Il est mort pour que nous puissions aimer. Nous le pouvons, sinon il ne nous donnerait pas son commandement comme « le » commandement d’où dépendent notre vie et notre éternité. Mais pour aimer comme Jésus, c’est-à-dire en dépassant l’impossible, inutile d’essayer d’être humainement héroïque, c’est le moment de demander modestement, humblement, des forces venant de Dieu. L’amour dont parle Jésus n’est possible que par lui. Dans les cas les plus difficiles, au lieu de dire : « aide-moi à aimer », supplions-le : « Donne-moi ton amour ! ».

3) Devant ses enfants, un papa affirme qu’il n’a pas réussi dans la vie :

-il n’a pas accompli sa vocation de marin ;

-il est resté au chômage deux ans ;

-dans sa profession, après avoir bien démarré, il n’a pu se reclasser que dans des postes subalternes ;

-au point de vue financier, il n’a eu juste que ce qu’il fallait…

Quelques jours plus tard, l’une de ses filles lui écrit cette lettre qui le réconcilie avec sa vie. Il comprend que la réussite ne se compte pas uniquement en billets de banque. Voici la lettre :

« Papa, tu ne dois pas dire que tu as raté ta vie. Toi et maman, vous avez eu quatre enfants que vous avez bien élevés. Vous nous avez appris l’honnêteté, le goût de l’effort, l’ouverture aux autres, la mise à leur place des valeurs essentielles, le goût de Dieu. Nous avons devant les yeux l’image d’un couple solide et croyant. Pour nous, c’est une réussite, même si nous avons manqué quelquefois de superflu »

André SÈVE, Pour accueillir le soir. 180 méditations, Ed. du Centurion / Novalis, 1994, pp. 34, 41 et 106.

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