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Dieu en famille,

Responsable de la chronique : Raphaël Pinet
Dieu en famille

L’Esprit-Saint et les éoliennes

Imprimer Par Raphaël Pinet

Nous aimons tous avoir le contrôle sur notre vie et mener notre barque comme nous l’entendons. La recherche d’épanouissement personnel, à la faveur d’un courant d’auto-développement né dans les années soixante-dix nous a peu à peu convaincu du « pouvoir extraordinaire de l’esprit ». Quand on veut, on peut ! La réussite est une mentalité ! etc. etc. etc.

Il faut dire que le soubassement idéologique vient de loin. La philosophie utilitariste de nos amis anglo-saxons au XVIIe siècle a servi à justifier une économie basée sur une productivité sans cesse grandissante. Tout geste producteur n’avait de sens que dans l’utilité qu’il apportait au résultat du travail à réaliser. Dickens a superbement décrit dans Temps difficiles les égarements d’un régime de travail qui asservissait au lieu de libérer.

Imprégnés par trois siècles de cette farine, nous nous croyons forts de toujours nous orienter dans la bonne direction pour nos projets. Ce sentiment de toute-puissance mène inévitablement à une impasse à la faveur d’un échec qui peut nous apprendre les débuts de l’humilité.

Toutefois, si nous laissons la volonté de puissance au profit d’un lâcher-prise sous le regard de Dieu, nous disposerons de plus de place pour accueillir le merveilleux conseiller qu’est l’Esprit-Saint.

« Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » Jean 3,8.

Telles des éoliennes sous le vent, nous aurons beau nous orienter dans la direction qu’il nous plaît d’adopter, nous nous mettrons en mouvement sous l’impulsion de l’Esprit que si nous nous accordons à la direction qu’il veut nous voir prendre.

En tant qu’éducateur, nous pouvons nous inspirer de cette impulsion qui vient d’en haut pour le bénéfice des enfants qui nous sont confiés. Dans Une voix différente, Carol Gilligan mentionne les deux types d’inégalités que Jean Baker Miller reconnaît dans les rapports humains. L’inégalité permanente est un facteur d’oppression qui pérennise l’inégalité et conforte l’exploitation. L’inégalité temporaire caractérise la relation inégale entre le parent ou le professeur à l’égard de celui qui a charge d’élever au sens noble du terme. Telle une personne en haut d’un escalier qui tend la main à un enfant pour l’aider à monter, le parent réduit par son geste l’inégalité pour l’épanouissement de celui qui peu à peu s’élève.

Ainsi, sous la conduite de l’Esprit, le croyant peut lui aussi s’épanouir dans la Foi, c’est-à-dire la confiance, vers plus grand que soi.

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